La féminisation de la gendarmerie a débuté il y a quatre décennies. Un long processus qui se poursuit encore aujourd'hui, pas à pas. Exemple en Corrèze avec trois générations de femmes gendarmes.
Protéger les autres, plus qu’une vocation, un sacerdoce pour Valérie Truffert, l’une des premières femmes à avoir intégré le corps des officiers de la gendarmerie au siècle dernier, dans une petite brigade du Jura. “La population avait plutôt tendance à me prendre pour une secrétaire. On me disait : “On voudrait parler à un vrai gendarme, à un homme.”
Viser l’excellence pour être à égalité, sans cesse justifier sa place. 25 ans de carrière et un long procès en compétence.
“Est-ce qu’elle est capable de…" C’était toujours cette question qui était posée. Je répondais “Oui, je peux” et j’ai tout fait pour. C’est vrai que c’est du travail, beaucoup de pédagogie aussi et souvent pas le droit à l’erreur.
Valérie TruffertRetraitée de la gendarmerie
Depuis, la gendarmerie se féminise pas à pas. Dans ses rangs désormais : 23% de femmes. Parmi elles, Isabelle Lommelais, sous-officier à la brigade de Tulle. Mère de trois enfants, cette footballeuse de haut niveau fait partie de l’équipe de France de gendarmerie. Ses compétences sportives imposent le respect, son sens de l’humour aussi. “Il faut savoir rigoler de tout, et pas forcément que sur les femmes… J’ai du répondant et je sais retourner les choses contre ces hommes qui ne me font pas peur.”
En finir avec le cliché de la "gendarmette"
Les réflexions sexistes ont la vie dure, mais les mentalités changent, c’est la conviction de Laurianne Labarre. À 22 ans, cette élève gendarme s’apprête à débuter sereinement une carrière de sous-officier. “Il y a toujours des petits préjugés comme la gendarmerie mobile qui serait plus réservée aux hommes, mais moi ma place, elle est bien en gendarmerie et j’en suis fière.”
Dans cette promotion, 32 femmes, un quart de l’effectif. Toutes prendront leur fonction à la fin du mois… au même salaire que leurs collègues masculins.