Atmosphère électrique entre les syndicats et la direction du centre de détention d'Uzerche

Deux mois et demi après les faits, la violente mutinerie du 22 mars 2020 au centre de détention d'Uzerche a laissé des traces chez les gardiens de la prison. Une intersyndicale dénonce l'absence de reconnaisance et de dialogue social ainsi que des "menaces de sanctions disciplinaires".

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C'est un communiqué plein de fureur que l'intersyndicale SPS et FO du centre de détention d'Uzerche en Corrèze a envoyé mercredi 3 juin 2020. Plus de deux mois après la violente mutinerie qui a lieu le 22 mars à la prison, les syndicats dénoncent l'absence de reconnaissance et de dialogue social.

"La fin de l’émeute, écrivent-ils, laisse place au ras-le-bol des gardiens qui essuient les tensions accumulées ces dernières années. Lors de la mutinerie, une cinquantaine de cartouches (type : gomme-cogne) ont été tirés via des fusils a pompe. Ce n'est qu'un exemple de la violence à laquelle les surveillants du pénitencier sont confrontés chaque jour. Des heures de guérilla urbaine, dont les gardiens et les forces de l’ordre sortent victorieux, en dépit d’un flottement de l’encadrement local".

 

 

Des menaces de sanctions disciplinaire pèsent sur les agents de la prison. Eux, qui deux mois auparavant, ont sauvé leur établissement de la mutinerie, avancent la peur au ventre. Les poings se serrent un peu plus dans les rangs des gardiens. À qui la faute ? La direction locale renvoie la balle à la direction interrégionale de Bordeaux. Le coup fatal est porté par les propos d’un des supérieurs : « Il n’y aurait pas eu de mutinerie, si les agents avaient fait leur travail »
Communiqué de l'intersydicale SPS et FO d'Uzerche.

 

Sur la question des menaces de sanctions disciplinaires, pour l’instant l’administration pénitentiaire se refuse à tout commentaire. 


L'intersyndicale évoque dans son communiqué une situation qui se dégrade depuis plusieurs années, se référant à de précédentes alertes comme en janvier 2018 ou en 2019 lorsques les gardiens dénonçaient des violences répétées.

 
Sur le volet judiciaire, huit détenus vont être jugés sur le fond le 11 juin 2020 devant le tribunal correctionnel de Tulle. Ils risquent entre 7 et 10 ans de prison pour dégradations en réunion, incendie et violences aggravées.
 

 


 
 Plus d'un an de travaux nécessaires
 

La mutinerie de mars 2020 a fait des dégâts importants : le bâtiment C du centre de détention a été très endommagé, le bâtiment D brûlé partiellement. 
Des travaux de rénovation ont débuté le 18 mai 2020, ils devraient s'achever au printemps 2021 pour le bâtiment le plus endommagé. Début juin 2020, on dénombrait 173 détenus à Uzerche pour 185 places (à l’origine, il y avait 596 places disponibles dans cette prison) et l'on ignore encore quand les 330 détenus qui ont été transférés pourront réintégrer leurs cellules.
 
Sur la base du volontariat, l’administration pénitentiaire va proposer des mises à disposition temporaires de personnel dans d’autres établissements.

 

 

 

 

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