Dans la nuit de samedi à dimanche, dix militants de l'ultra-droite ont été arrêtés en France pour un projet d'attaque contre des musulmans. Parmi les interpellés, trois individus originaires de la Vienne et de Charente-Maritime
Ils ont quitté la gendarmerie de Poitiers ce matin, direction la région parisienne. Deux hommes et une femme, originaires de la Vienne et de Charente-Maritime ont été arrêtés samedi soir par le groupe opérationnel de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une enquête sur un projet d'attaque visant des musulmans.
En tout, dix personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue. Selon nos confrères de Mediapart, l'un des suspects avait constitué à son domicile un laboratoire de fabrication d'explosifs.
Leur cible : des personnes de confession musulmane. Selon TF1-LCI qui a révélé ce vaste coup de filet, ils visaient notamment des imams, des détenus islamistes sortant de prison ou des femmes voilées, choisies au hasard dans la rue.
Le chef de file interpellé en Charente-Maritime
Les arrestations ont été menées par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à travers la France. Deux suspects ont été arrêtés en Corse, a appris l’Agence France-Presse (AFP). Des interpellations ont aussi eu lieu en Gironde, en Charente-Maritime et dans la Vienne.
Les enquêteurs de la #DGSI quittent le commissariat de #Poitiers ce matin, avec trois personnes originaires de la #Vienne et de #CharenteMaritime. On leur reproche d’avoir participé à un projet d’attentat contre des musulmans. #ultradroite #AFO @F3PoitouChtes pic.twitter.com/njeWSpDpeP
— Antoine Morel (@F3AntoineMorel) 25 juin 2018
Parmi les interpellés figure le chef de file présumé de ce réseau, Guy S., retraité de la police nationale et habitant de Tonnay-Charente (17) et son épouse, âgée de 65 ans et fille de militaire.
L'avocate de cette dernière s'est entretenue avec elle dimanche soir vers 22 heures, pendant une trentaine de minutes. Son avocate relate : "elle m'a dit qu'elle n'y comprenait rien. La police est arrivée chez elle en fracturant la porte, ils ont tout fouillé. Elle avait les larmes aux yeux".
Il lui est notamment reproché d'avoir tenu "certains propos sur son blog". Son ordinateur a été saisi.
Des membres du groupuscule AFO
L'opération s'est déroulée sur commission rogatoire d'un juge d'instruction antiterroriste parisien saisi d'une information judiciaire pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a salué "l'engagement constant de la DGSI qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne".
Interpellations d'individus liés à l'ultradroite, soupçonnés de passage à l'acte : je salue l'engagement constant de la DGSI qui veille au quotidien à la protection des Français face à toute action violente, d'où qu'elle vienne.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 24 juin 2018
Les dix militants ont été placés en garde à vue pour 96 heures. La plupart sont inconnus des services de police. L'enquête devra déterminer le degré d'avancement et de maturité du projet.
C'est la deuxième fois en moins d'un an que la DGSI démantèle un groupuscule de l'ultra-droite.
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