Après une accalmie en octobre, l’épidémie de Covid-19 est repartie à la hausse en région Nouvelle-Aquitaine. Une remontée des cas qui se télescope avec l’épidémie de bronchiolite, et l’arrivée très prochaine de la grippe.
La Nouvelle-Aquitaine n’est pas épargnée par la hausse des cas de Covid-19. C’est même la quatrième région la plus touchée du territoire, selon Santé Publique France.
On avait enregistré une baisse depuis la mi-octobre, mais depuis quinze jours, on observe une reprise de l’épidémie modérée qui concerne toutes les tranches d’âge, tous les départements.
Christine Castor, épidémiologiste de Santé publique de Nouvelle-Aquitaine
Dans la région, la Corrèze est le département le plus touché avec près de 700 cas pour 100 000 habitants.
Les 30-49 les plus touchés
Le taux d’incidence s’établit dans la région autour de 508 cas pour 100 000 habitants. Parmi les plus concernés, les 30-49 ans, avec un taux qui frôle les 700 cas pour 100 000 habitants. C'est nettement moins pour les enfants de moins de dix ans, ainsi que les plus de 80 ans.
Ces chiffres sont cependant à relativiser. “Sans les remontées des laboratoires toujours en grève, ils ne sont pas exhaustifs du fardeau que la Covid représente déjà en nombre de cas”, explique Christine Castor.
Le schéma est pourtant désormais classique. Avec l’arrivée de l’hiver, le nombre de malades augmentent.
Les personnes sont plus souvent dans des lieux confinés, moins aérés. Cette situation, couplée au relâchement général des gestes barrières, fait inéluctablement monter les chiffres.
Christine Castor, épidémiologiste Santé Publique Nouvelle-Aquitaine
Nouvelle campagne de vaccination
Pour Santé Publique, l’accent doit être mis sur les vaccinations, qui ne progressent pas “assez vite”. “On a lancé une nouvelle campagne qui cible les plus fragiles avec un vaccin ambivalent qui traite à la fois la souche initiale et le variant omicron, omniprésent sur le territoire", détaille Christine Castor.
Aujourd’hui, seuls 35 % des plus de soixante ans présentent un parcours vaccinal complet.
Les plus jeunes, eux, sont plus concernés par le retour des gestes barrières, “le masque, partout dès qu’il y a des personnes fragiles ou du monde, et le lavage des mains”, précise Christine Castor.
La médecine d'urgence touchée
La dégradation de la situation commence d’ailleurs à se faire sentir sur les médecins d’urgence. SOS Médecins a déclaré plus 3,7 % d’actes médicaux dans le cadre de la Covid-19. Aux urgences hospitalières, la fréquentation des cas positifs a augmenté de 1,5 %.
Forcément, les hospitalisations vont suivre dans les prochaines semaines et pour l’instant, même si les soins critiques sont stables, leur niveau reste élevé.
Christine Castor, épidémiologiste Santé Publique Nouvelle-AquitaineSource : France 3 Aquitaine, rédaction Web
En effet, dans la région, 1340 patients sont toujours hospitalisés, dont 86 en soins critiques. Parmi eux, ce sont les 60-79 ans qui sont les plus représentés.
Grippe et bronchiolite
Au-delà d’une résurgence des cas, les institutions de santé craignent surtout qu’elle donne lieu à une situation critique. L’épidémie de bronchiolite est toujours très vive dans la région et continue de monopoliser les services de santé.
Elle devrait, d'ici au mois de décembre, être rejointe par la grippe saisonnière, “aux portes de la région” pour l’instant. “C’est une situation qui va définitivement emboliser les systèmes de soin, nous sommes très inquiets”, confie Christine Castor.