Depuis 10 ans, au sud de la Loire, on observe la progression de cette plante exotique envahissante. Un chantier d'arrachage de datura a mobilisé le Centre permanent d'initiative pour l'environnement des pays creusois, dans un champ de tournesol, précédemment de sarrasin. Cette association appelle particuliers et agriculteurs à signaler toute présence de datura pour en limiter la prolifération.
Voilà 10 ans que le centre permanent pour l’environnement, en Creuse, observe sa progression à la loupe. Le datura, qu'on appelle aussi l'herbe du diable, se reconnaît à ses feuilles dentelées et à ses fleurs en forme de trompette. Celles-ci peuvent être blanches, jaunes ou violettes.
Leur esthétique et leur originalité en font des plantes d'ornement de choix pour les particuliers et les collectivités.
Or, le datura se montre toxique et invasif.
En l’effleurant on ne risque rien, mais par ingestion ou inhalation, le datura est très toxique pour l’homme comme pour l’animal. Toutes les parties de cette plante peuvent provoquer des empoisonnement plus ou moins graves.
Un animal peut en consommer dans du fourrage... une seule bogue peut contenir jusqu'à 500 graines
Florence Dupont Chargée de mission santé environnement au Centre permanent d'initiative pour l'environnement
Sa présence est en partie imputable au réchauffement climatique car elle craint le gel. Elle se développe partout, notamment dans la grande moitié sud de la France. Elle prolifère sur des sols riches en nitrates ou des sols traités par pesticides ou herbicides. C'est le cas des champs de tournesols, de maïs, de sarrazin ou de colza, largement traités au glyphosate.
Les graines de datura ont la faculté de rester en dormance dans le sol pendant plusieurs années, quarante ans en moyenne, avant de se développer si elles rencontrent des conditions favorables.
La plante se développe d'avril à septembre et a une croissance rapide dans les cultures d'été principalement. Les graines, de quelques millimètres, sont extrémement volatiles et peuvent parcourir de grandes distances.
Sa présence dans les cultures peut même nuire à la récolte.
Pour limiter sa prolifération, seul l’arrachage est efficace. Une association mobilise des bénévoles à cette fin... mais la tâche est colossale.
Il y a urgence à sensibiliser la population
Cette spécialiste en appelle à la vigilance des particuliers et des agriculteurs. Le brûler est formellement déconseillé car les vapeurs sont également toxiques et peuvent provoquer des troubles neurologiques nécessitant une hospitalisation (troubles cardiaques, hallucinations, confusions, vomissements, troubles spatio-temporels jusqu'au coma).
L'association comme la chambre d'agriculture peuvent être contactés.
Il y a urgence, car il faut intervenir avant l’arrivée à maturation des bogues de datura, d’ici l’automne.