Incubateur de nouveaux talents du tissage et de la couleur, la Villa Châteaufavier d'Aubusson, dans la Creuse (23), a ouvert ses portes au public. Une occasion de découvrir des savoir-faire ancestraux qui savent se renouveler, et même de s'envisager sur une nouvelle voie, tissée de fils de chaîne, et de trame.
"J'avais envie de travailler cette œuvre-là en tuft ou en point noué parce qu'on avait un peu cet effet velours". Dans son atelier, la tapissière propose une immersion dans son univers textile, et emploie d'emblée des termes techniques spécifiques. Dans l'assemblée tout le monde la comprend.
La Villa Châteaufavier ouvre les portes de ses ateliers dédiés aux arts textiles et tissés, et dévoile ses secrets de fabrication à des professionnelles, et à des novices, des amatrices initiées.
C'est un art qui est vivant. L'idée, ce n'est pas de recopier des pièces anciennes, mais de s'approprier une technique, au service d'une création personnelle artistique.
Katia Baud,enseignante
La tapisserie, une activité de loisir, une passion, qui donne parfois des idées de reconversion. Agente immobilière, Marie Dumas se prépare à changer d'activité : "Petit à petit, je vais essayer de développer une activité d'artisanat d'art, qui soit équilibrée, et un petit peu rentable pour pouvoir en vivre" confie-t-elle.
Une activité en plein essor
De nouvelles venues bienvenues pour compléter un écosystème creusois de la tapisserie déjà riche et prestigieuse. "On a une filière tapis tapisserie sur le bassin Aubusson-Felletin et tout le bassin de la Creuse qui représente une quarantaine d'entreprises, pour environ seize millions d'euros de chiffre d’affaires" précise Jean-Philippe Trapp, chargé de mission développement économique à la cité internationale de la tapisserie d'Aubusson.
En mai dernier, la manufacture Pinton a d'ailleurs inauguré une toute nouvelle usine, qui emploie vingt-cinq salariés. Une unité de production de tapis dits « tuft », technique consistant à injecter la laine avec des machines dans les tapis.
Et la collection Miyazaki de la cité d'Aubusson dédiée aux films d'animation japonais, contribue au rayonnement international d'une activité décidément ancrée dans le XXIᵉ siècle.