Depuis les intempéries de juin dans la Creuse, un nombre important d’habitants vit encore sous des toitures bâchées. Une double peine pour ces sinistrés, puisqu’ils subissent à présent les assauts du froid.
Les premières gelées sont là, et des trous sont toujours visibles sur les toitures des maisons de la commune de Crocq, dans l’Est de la Creuse. Ici, 95 % des habitations ont été endommagées par la grêle en juin dernier et une grande partie des toits est aujourd'hui encore sous des bâches. Sandra Floury a dû retirer tout le plâtre du plafond de l’une des chambres de sa maison, pour éviter qu’il ne tombe à cause de l’humidité : “C'est un peu le camping… On se rend bien compte qu’il fait vite froid."
Et pourtant, faute d'artisans disponibles, cette assistante maternelle n'aura d'autre choix que de passer l'hiver dans cette situation. "Par rapport à l’assurance, on a deux ans pour faire les travaux donc ça complique les choses. J’imagine que ça va être fait dans les deux ans, le couvreur me l’a quasiment certifié, mais quand ? On n’a pas du tout de date."
Des artisans débordés
Les couvreurs, fortement sollicités, tentent de s'organiser… entre pose de bâches temporaires et réparations définitives.
Il a fallu arrêter dans un premier temps les chantiers qu’on avait en cours pour se consacrer uniquement au bâchage (...) Depuis, on a ralenti sur le bâchage - même s’il y en a encore beaucoup à faire - pour pouvoir continuer nos chantiers. (...) J’ai au minimum trois ans de boulot.
Fabrice Jégat, couvreur à Sermur
Pour ce qui est des quatorze bâtiments municipaux endommagés dans la commune, une autre problématique s'ajoute à celle des délais à rallonge : la différence entre les devis des artisans et les expertises des assurances.
On est aux alentours des 600 000 euros de travaux, avec un dédommagement d’environ 450 000 euros, donc il reste 150 000 euros à la charge de la commune…
Jean-Luc Pierron, maire de Crocq
Un montant conséquent pour cette commune de 500 habitants environ, dû notamment à la flambée du prix des matières premières. Certains projets ne verront donc jamais le jour.