Vidéo. "Je suis un peu éberlué !" Un buste d'André Chandernagor, figure de la Ve République, inauguré à Aubusson

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Reportage de Martial Codet-Boisse, Frédérique Bordes et Philippe Ruisseaux, tourné à Aubusson (Creuse) le mardi 19 septembre 2023. ©France Télévisions

Ce mardi 19 septembre 2023 à Aubusson (Creuse), à l'occasion des 102 ans d'André Chandernagor, un buste à son effigie a été dévoilé et inauguré en sa présence. Un hommage à cette figure majeure de la Creuse et de la Ve République. Il porte aujourd'hui encore une parole précieuse.

"Je suis un peu éberlué !", sourit, ému, André Chandernagor, face à ce cadeau d'anniversaire un peu particulier. Il existait déjà une allée à son nom ; désormais, devant le centre Jean Lurçat d'Aubusson (Creuse), trône un buste à l'effigie de cet homme de 102 ans et à la vie bien remplie.

Né dans la Vienne, enfant d'une famille du peuple, il fera l'ENA, participera sous Guy Mollet à l'élaboration de la Ve République, la constitution de 1958... Il rédigera la première version du fameux article 49.3. "Grâce à ça, il y a des gouvernements stables. Autrement, on retomberait dans ce que j'ai connu dans ma jeunesse, des gouvernements de 15 jours", déclare André Chandernagor.

La Creuse, son pays de cœur

Au début des années 80, André Chandernagor est ministre délégué aux affaires étrangères. Il mettra notamment en place le passeport européen, sans jamais oublier son pays de cœur, la Creuse. Route Centre-Europe Atlantique, Cité de la tapisserie... Son but, sortir le département de l'enclavement : "C'était mon programme numéro un, et lui rendre ce goût d'entreprendre", affirme-t-il.

La méritocratie est une autre des pierres angulaires d'André Chandernagor : "J'ai fait des efforts, la République les a récompensés. Ça doit être ainsi et malheureusement on perd tout ça de vue. Rien ne remplacera jamais l'effort individuel."

"Je ne comprends plus rien aux familles politiques"

André Chandernagor, dit "Chander", a aussi pu compter sur la présence de sa fille à la cérémonie. Elle se souvient : "J'ai beaucoup de souvenirs de toute sa carrière, des débuts, des premières élections, des premiers dépouillements..." sourit-elle.

Ancien social-démocrate pendant 70 ans, André Chandernagor dit ne plus rien comprendre aux familles politiques actuelles : "Je ne sais plus ce que représente quoi. Moi je crois à la République et aux efforts qu'elle exige car la démocratie n'est pas donnée comme ça. Si on ne continue pas à le vouloir et à travailler dans ce sens, un beau jour on tombe en dictature, c'est inévitable", déclare-t-il.

102 bougies soufflées pour un homme... André Chandernagor, toujours vigie de notre république.

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