VIDÉO. Eau : des réseaux interconnectés entre collectivités pour faire face à la sécheresse en Creuse

Le département de la Creuse est placé en vigilance sécheresse. Même s’il s’agit du premier niveau du plan, cette gradation pourrait évoluer assez rapidement tant les niveaux d’eau sont bas pour un mois de mars. De leurs côtés, les collectivités s’activent pour repenser la gestion de l’eau en travaillant à l’interconnexion.

Quand il nous dirige vers la vallée de La Gartempe en Creuse, Nicolas Bernard, Directeur des Services Techniques à l’Agglomération du Grand Guéret, fait bien remarquer que le niveau de la rivière est bien bas. Les pluies de ces derniers jours n'y changeront rien, l’eau manque déjà en Creuse. Nous sommes début mars et la pompe d’appoint installée à côté de la Gartempe tourne encore pour alimenter l’agglomération de Guéret.

« À partir d’octobre novembre, théoriquement, les captages produisent assez d’eau pour alimenter le secteur de Guéret. Cette année, depuis le mois de juillet, elle est toujours en fonctionnement. Il n’y a pas eu assez de précipitations pour remplir les captages. C’est la raison pour laquelle on se sert de ce de captage d’appoint sur la Gartempe » explique Nicolas Bernard, directeur des Services Techniques à l’Agglomération du Grand Guéret.

1 000 mètres cubes d’eau sont pompés dans la Gartempe chaque jour, c’est à peine suffisant pour combler le très faible débit des captages du Maupuy. Cette sécheresse hivernale pousse la préfecture à adopter un arrêté de vigilance.

Une mesure qui constitue un premier niveau du plan sécheresse. Il n’y a donc pas de restrictions pour l’instant, mais de la sensibilisation et une surveillance accrue des ressources en eau.

« C’est maintenant qu’il faut enclencher ces habitudes et ces solutions ponctuelles pour que cet été, l’habitude soit prise, que les réflexes soient acquis, et que les restrictions qui ne sont agréables pour personne soient le moins longues possibles, le moins dur possible », insiste Virginie Darpheuille, Préfète de la Creuse.

Le niveau deux du plan, plus contraignant, pourrait être enclenché après le prochain comité eau du 23 mars. De son côté, l’agglomération de Guéret cherche à sécuriser sa production en s’associant avec cinq communes voisines au sein d’un syndicat dit « supra ».

L’objectif est de créer un véritable réseau interconnecté.

« L’ingénierie a déjà commencé pour savoir où est-ce que nous allons mettre la prochaine usine, par exemple, qui viendra sécuriser à la fois le syndicat de la vallée de la Creuse et Guéret. Parce que Guéret, on le voit bien, ce n’est plus suffisant aujourd’hui. Les captages et le secours sur la Gartempe ne sont plus suffisants. Donc, il nous faut un secours vers la rivière creuse », argumente Eric Correia, président de l'agglomération du Grand Guéret.

Cette structure créée en partenariat avec l'agence de l'eau espère accueillir d'autres communes pour gagner en résilience.

Les premières infrastructures sont attendues d'ici à trois ou quatre ans.