La Creuse compte 257 AVS et AESH pour 872 élèves en situation de handicap divers, de la dyslexie à l'autisme en passant par le handicap physique. Un rôle essentiel, et pourtant, en cette veille des vacances de la Toussaint, il en manque toujours 14 dans le département.
"J'ai relancé plusieurs fois, et ils m'ont dit 'vous aurez quelqu'un à la rentrée 2018'", témoigne Fanny Martin. En classe, son petit garçon peine à se concentrer. Parfois, il perd le fil et manque certains apprentissages. Elle a donc obtenu l'appui d'un assistant de vie scolaire, ou AVS.Une rentrée sans AVS pour 14 enfants
Le dossier a été déposé en novembre 2017, depuis, elle attend toujours..."Nous sommes le 15 octobre, et nous n'avons pas d'AVS", regrette cette mère de Saint-Sulpice-le-Guérétois.
Comme son fils, 14 enfants ont fait leur rentrée sans AVS en Creuse. "Ca porte préjudice à l'élève, et à l'ensemble de la classe, [...] et à l'enseignant et ses conditions de travail", réagit Luc Marquès, délégué SNuipp.
Un métier trop précaire
Car chaque année, c'est le même problème : l'inspection académique met les moyens, mais peine à trouver des volontaires. D'abord parce que les demandes arrivent tout au long de l'année. Ensuite, car ce métier reste précaire et mal payé.
Avec 600 euros par mois, on ne peut pas vivre
Mélanie Bonnetblanc l'a exercé par vocation pendant deux ans, elle a dû jeter l'éponge. "C'est un contrat très précaire, avec 600 euros par mois, on ne peut pas vivre, ni payer ses factures. Il faut attendre six ans pour avoir un CDI, j'ai dû renoncer à cet accompagnement, ça a été très compliqué pour moi" déplore la jeune femme.
De meilleures formations à la prise en charge des différents handicaps, et surtout une revalorisation du statut, voire l'affiliation à la fonction publique pourraient permettre de régler la question du recrutement. Mais ce débat a été une nouvelle fois retoqué ces derniers jours à l'Assemblée nationale.
→ à lire : Handicap : le coup de gueule de François Ruffin était-il justifié ? (France Info)