Creuse : la pluie ne parvient pas à endiguer la sécheresse profonde des sols

Dans un communiqué publié ce jeudi 17 octobre, la préfecture de la Creuse signale que le l'arrêté de situation de crise relatif à la sécheresse a été prorogé jusqu'au 30 novembre. L'épisode pluvieux de ces dernières semaines n'a pas été suffisant. 

"Les pluies tant attendues de ces derniers jours ne suffisent pas à laisser penser que la crise est derrière nous", prévient en préambule le communiqué publié ce jeudi par la préfecture de la Creuse, touchée par une sécheresse d'une rare ampleur depuis cet été

Les services de l'Etat, qui ont d'abord annoncé que le département allait être placé en "situation d'alerte" à la sécheresse, soit un échelon de moins que celui de "situation de crise", ont finalement décidé de ne pas abroger l'arrêté actuel, malgré l'amélioration de la situation, et de proroger l'arrêté jusqu'au 30 novembre.

En effet, la Creuse a connu une pluviométrie relativement élevée ces dernières semaines, qui a permis de reverdir les sols et remonter le niveau des eaux de surface, après avoir connu une situation de crise aiguë depuis de longs mois.

Ces épisodes pluvieux ne permettent en revanche pas d'endiguer la sécheresse profonde des sols, comme l'expliquait Pierre Gabassi, chef de centre de Météo France Limousin, à notre antenne lundi 14 octobre.

On a eu des précipitations faibles jusqu'à maintenant un peu tous les jours, mais pas très importantes. Cette semaine, un épisode pluvieux significatif va toucher tout le Limousin, mais il y aura pas mal de ruissellement. Donc il faudra des pluies significatives tout l'automne, et même tout l'hiver prochain, pour reconstituer les réserves profondes du sol.

 


La pluie n'est pas tombée partout

La préfecture se montre donc vigilante, à la suite de son comité sécheresse mensuel qui s'est réuni ce jeudi. En effet, si le Nord-Ouest de la Creuse enregistré de forts cumuls de précipitations, il a bien moins plu sur l’Est et la partie centrale du département. Le communiqué poursuit : 

Les fortes tensions de l’alimentation en eau potable se sont légèrement atténuées mais la forte variabilité des ressources utilisées n’écarte pas le risque de pénurie, c’est pourquoi le contrôle de la consommation reste une priorité.

Le maintien de toutes les mesures de restriction prises cet été s’avèrent toujours nécessaires au vu des niveaux des nappes phréatiques qui n'ont toujours pas bougé. La préfecture signale néanmoins que des dérogations pourront éventuellement être accordées pour les vidanges de plans d'eau nécessaires à leur sécurisation.

Sur le plan agricole, si le retour des précipitations a permis les premiers semis, cela n'efface pas les préjudices subis par les agriculteurs. Ce sont eux qui ont probablement le plus souffert de l'appauvrissement des réserves souterraines, au niveau le plus bas jamais enregistré depuis 60 ans. 

Le syndicat Jeunes Agriculteurs avait calculé fin septembre le prix de cet épisode catastrophique pour les éleveurs : 30.000 euros en moyenne par exploitation, soit le coût du fourrage qui n'a pas poussé faute de pluie et qu'il faudra acheter pour passer l'hiver. 

La préfecture indique qu'un dossier de calamités agricoles est d’ailleurs en cours d’élaboration. Certains ont pu percevoir une avance des aides de la PAC dès ce mercredi. Juste de quoi sortir tout juste la tête de l'eau, en espérant, fin octobre, que leur demande de calamité agricole soit acceptée.
 
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