D'après l'Insee, l'ancienne région Limousin est celle qui a perdu le plus d'habitants, en Nouvelle-Aquitaine, entre 2016 et 2022. C'est en Creuse que le déclin démographique s'avère le plus prononcé : la commune de La Souterraine, par exemple, pourtant favorisée par son emplacement routier stratégique, compte désormais moins de cinq mille habitants.
C'est une tendance lente, mais durable. La Souterraine, deuxième ville de la Creuse après Guéret, décline sur le plan démographique. D'après les données publiées par l'Insee en décembre dernier, en 2011, elle comptait 5 575 habitants, contre 4 928 en 2022. Pour le maire (PS) Étienne Lejeune, ces chiffres n'ont rien de surprenant : "Tout s'explique. En 2017 et 2018, il y a eu les affaires GM&S et consorts. Le territoire a perdu près de cinq cents emplois industriels. On en avait déjà perdu sur les décennies précédentes. Depuis quarante ans, le territoire du pays sostranien a perdu mille emplois. Forcément, ça a des répercussions, ça se voit."
Les trois départements limousins perdent des habitants
Le dernier recensement révèle que la Nouvelle-Aquitaine, troisième région la plus peuplée de France, a gagné plus de 178 000 habitants entre 2016 et 2022. Néanmoins, l'ex-Limousin ne participe pas à cette dynamique : la Corrèze (plus de 1 400 habitants perdus), la Haute-Vienne (plus de 2 500) et surtout la Creuse (près de 4 000) affichent, toutes les trois, un solde négatif.
À La Souterraine, des efforts sont pourtant fournis pour favoriser les emménagements dans la commune. En 2021, l’ouverture d’une maison médicale a notamment permis l’installation de cinq médecins généralistes. La structure va même s'agrandir d'ici à la fin de l'année, afin d'accueillir deux pédiatres et deux cardiologues.
Il y a beaucoup de retraités. Quelques jeunes, pas beaucoup, malheureusement...
Alain Dumas, vice-président du club de la Pétanque marchoise
Autre signe positif : la création de cent cinquante emplois, en 2023, avec l’arrivée de la maroquinerie Rioland. La Souterraine peut également s'appuyer sur un tissu culturel et sportif assez dense, reposant sur cent quarante associations et de nombreux licenciés. Alain Dumas, vice-président du club de la Pétanque marchoise, relativise tout de même ce dynamisme apparent : "Il y a beaucoup de retraités, sourit-il. Quelques jeunes, pas beaucoup, malheureusement... Quelques gens qui sont encore en activité, bien sûr. On est un petit club qui marche bien. On s'entend bien, ça fonctionne bien, c'est le principal."
Le prochain recensement débute dès janvier 2025
À quelques kilomètres de là, au bord de l'A20 et de la RN145, le parc d'activité de La Croisière abrite seize sociétés pour deux cent cinquante salariés. Le nombre de travailleurs y a doublé depuis 2017, limitant ainsi la baisse de la population. "Je suis persuadé qu'aujourd'hui, c'est évidemment l'emploi qui est la locomotive du territoire, affirme Étienne Lejeune. L'emploi, mais aussi les services, et tout ce que l'on est capable d'offrir comme facteurs d'attractivité pour les entreprises, dont découle, derrière, une évolution démographique."
Pour tout connaître des tendances que connaît notre territoire, il faudra attendre le dévoilement du prochain recensement. Il débute dans une dizaine de jours.
