La conférence théâtrale "Ma petite histoire de la forêt", prévue à la Quincaillerie de Guéret a été déprogrammée par la Communauté d'agglomération. Une décision prise dans un contexte de tension dans le département autour du projet d’installation d'une usine de granulés de bois. Son auteur dénonce une censure.
"C’est une forêt on ne peut plus sauvage. On va avoir un peu de chênes, de hêtres... des forêts de feuillus qu’on aime bien sur le plateau de Millevaches", décrit Rémi Gerbaud en promenade dans la forêt de Royère-de-Vassivière. Ce passionné de forêt aime arpenter la nature en toute saison, une habitude qui remonte à son enfance.
Pour parler des problématiques de la sylviculture en France et de sa région, il a monté une conférence théâtrale : "Ma petite histoire de la forêt".
Ce qui a marqué le plateau de Millevaches, c’est surtout l’évolution de son paysage. On est passé en 100 ans d’une région où il y avait très peu de boisements, à une région forestière.
Rémi GerbaudExtrait de la conférence théâtrale "Ma petite histoire de la forêt"
Rémi Gerbaud aurait dû prononcer ces quelques mots à Guéret lors de sa représentation théâtrale. Son spectacle a finalement été déprogrammé par la Communauté d’agglomération. "Pour moi, l’annulation du spectacle peut être prise comme une censure par rapport à la liberté d’expression, notamment sur ces questions d’enjeux environnementaux", considère-t-il.
Tensions autour de l'installation d'une usine de granulés de bois
Ces enjeux environnementaux, auxquels Rémi Gerbaud fait référence, sont liés en particulier à ’installation d’une usine de granulés à bois de chauffage à Guéret en 2024.
Ce projet, en cours d’instruction, n’a pas été soumis à une enquête publique et divise les habitants. Début décembre, plusieurs manifestants se sont réunis devant la mairie et la préfecture pour exprimer leur désaccord.
Pour le président de la communauté d’agglomération, il n'y a pas dans cette décision une volonté de censure, mais le contexte instable n’était pas propice à la tenue de ce spectacle. "À l’occasion de cette conférence, il pouvait très bien il y avoir des débordements qui ne permettaient pas le dialogue (…) Donc à un moment donné, il faut dire stop", réagit Eric Correia, président de la Communauté d’agglomération du grand Guéret.
Les élus de la République doivent être respectés, donc on attend que ce temps de concorde et de respect puisse se faire, c’est la raison pour laquelle j’ai proposé une rencontre à la personne, qui a refusé.
Eric CorreiaPrésident de la Communauté d'agglomération du Grand Guéret
"Le temps du dialogue n’est pas réuni. On préfère que ça soit reporté à une date ultérieure", conclut-il.
En février-mars 2024, une autre conférence sur la forêt sera organisée à Guéret.