Incendie de l'émetteur des Cars : après une interpellation musclée contestée, l'homme mis en cause relâché sans charge contre lui

Une quarantaine de personnes s'est rassemblée devant le commissariat central de Limoges ce jeudi 27 janvier après-midi pour dénoncer l'interpellation violente d'un habitant de Gentioux-Pigerolles. Une interpellation en lien avec l'incendie de l'émetteur des Cars.

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La garde à vue de l'homme interpellé à Gentioux-Pigerolles a été levée dans l'après-midi de ce jeudi 27  janvier 2022. Aucune charge n'a été retenue contre lui.

Un peu plus tôt, autour 14 heures, une quarantaine de personnes étaient réunies pour signifier leur mécontentement devant le commissariat de Limoges, avec, parmi elles, des habitants de Gentioux-Pignerolles (Creuse). 

Elles protestaient contre l'interpellation de cet homme de 48 ans, brasseur dans un tiers-lieu, la veille, mercredi 26 janvier, à La Villatte (lieu-dit) à Gentioux-Pignerolles. Une arrestation en lien avec l'enquête sur l'incendie de l'émetteur des Cars près de Limoges survenu en janvier 2021 a confirmé le procureur de la République de Limoges jeudi 27 janvier.

Dans leur communiqué de presse, les habitants racontent.

Une fois encore, c'est une vingtaine de véhicules de police ou gendarmerie qui ont été dénombrés à Gentioux , sans compter la dizaine de cars de gendarmes mobiles restés stationnés à Felletin

Communiqué de presse

Un scénario orchestré selon cet habitant. "Le monsieur arrêté est quelqu’un d’ordinaire, qui n’a sûrement pas la télévision chez lui, qui fait de la bière, qui mène une vie paisible. Ca aurait pu être moi mais c'est tombé sur lui", raconte Christophe, l'un des manifestants sur place.

Les gens se sont fait mettre en joue et ont été priés de rester chez eux. On terrorise la population alors nous on est là pour dire qu'on est las de toutes ces choses-là.

Christophe

Selon le communiqué, l'interpellation aurait commencé dès 6h du matin le mercredi 26 janvier. Des policiers en tenue, une trentaine, auraient été envoyés pour interpeller le suspect, "n'hésitant pas à braquer les passants au passage".

Un ras-le-bol et un désarroi grandissant face à la "violence d'Etat" qui a poussé les habitants du village à se rassembler, mercredi 26 janvier en fin de journée, afin de s'exprimer et d'appeler à un rassemblement le lendemain, 27 janvier, devant le commissariat de Limoges, en soutien à l'homme interpellé. Casques et boucliers en main, le rassemblement était bien encadré par les forces de l'ordre.

L'interpellation du 26 janvier 2022 est un coup dur pour les habitants de Gentioux-Pigerolles. Comme un écho au 15 juin 2021, jour où une directrice d’école maternelle du village est interpellée pour les mêmes raisons mais présentée par le parquet comme "appartenant à l’ultragauche".

Un incendie criminel

C’était il y a un peu plus d’un an, dans la soirée du lundi 11 janvier 2021 aux alentours de 20h20.

Le sinistre s’est déroulé sur le site de l'émetteur de télédiffusion situé sur la commune des Cars en Haute-Vienne. Conséquence directe, pendant dix jours, près d'1,4 million d'habitants d'une partie du Limousin (Haute-Vienne et Corrèze) sont privés de retransmission via la TNT (France 3 Limousin, France 2...). Idem pour les stations de radio comme France Inter, France Bleu Limousin ou France Bleu Périgord. 

Dans un communiqué, le Procureur de la République de Limoges avait indiqué que trois sources d'incendie avaient été recensées par les enquêteurs sur le site de l'émetteur des Cars. Les trois lieux portant des traces d'effraction.

L'incendie avait été revendiqué par un comité "pour l’abolition de la 5G et de son monde" dans un courriel adressé au quotidien Le Populaire du Centre.

Une enquête avait été ouverte pour "destruction par moyen dangereux" et "tentative de destruction par moyen dangereux" et confiée à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Limoges avec l'appui des techniciens de l'Identification Criminelle.

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