Le Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement des pays creusois a débuté le 15 mars 2021, un long inventaire des haies du département. Un travail minutieux qui devrait permettre d’initier un plan gestion durable de ce patrimoine essentiel à la biodiversité creusoise.
35 000 km de haies à inventorier, c’est la mission du Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement des pays creusois (CPIE). Aidé par des bénévoles et d’autres associations, le CPIE va analyser la qualité de ce patrimoine forestier. L’objectif ensuite : établir un plan de gestion durable des haies creusoises alliant conservation et valorisation.
Pour y arriver le CPIE peut compter sur l’aide de spécialistes des forêts. Ce lundi 15 mars les associations AFAC agroforesterie et Prom’haies en Nouvelle-Aquitaine étaient sur place pour donner aux membres du CPIE les outils techniques d’analyse. Une fois autonome, le CPIE aura six mois pour établir un diagnostic précis des haies creusoises.
« On regarde les différents étages de la haie. On regarde quel type d’arbres et d’arbustes sont présents. On analyse aussi comment la haie a été entretenue. »
En se basant sur les données quantitatives publiées récemment par l’Institut Géographique National, ces amoureux de la nature vont passer au peigne fin quelques 2000 points des 35 000 km de haies que compte le département. Rien ne doit leur échapper nous explique Jérôme Yvernault de l’Office National de la Biodiversité, à l’origine de l’appel à projet.
Préservation et valorisation du bocage creusois
La Creuse est la seconde région à effectuer un tel inventaire après la Bretagne. Une initiative importante pour la préservation d’un patrimoine forestier cher à la région limousine : le boccage creusois.
Les haies y jouent un rôle important. D’un point de vue paysager bien sûr, mais aussi et surtout au niveau de la biodiversité. Lors des étés chauds et secs, comme la Creuse en connaît de plus en plus, les haies permettent de réguler l’humidité autour d’elle et ainsi préserver la qualité du sol.
Depuis plusieurs décennies le bocage est dégradé progressivement et le but c’est d’inverser la tendance.
L’idée de cet inventaire est donc de permettre la mise en place d’un nouveau plan de gestion de ces espaces, nous explique Stéphane Vassel, Co-président du CPIE des pays Creusois, afin qu’ils ne soient pas une charge mais une véritable ressource pour les agriculteurs et les collectivités.
Pour y parvenir le CPIE imagine une gestion fondée sur deux piliers. D’un côté la préservation de ces milieux avec des incitations financières à son entretien. De l’autre une valorisation des coupes, en lien avec des filières bois-énergie, de paillage ou encore de fourrage. Les négociations avec les différents acteurs devraient débuter dans six mois, au terme de cette première phase de diagnostic.