En raison de l’incertitude qui pèse sur le contexte sanitaire, le Département de la Creuse a préféré annuler sa présence au salon international de l’agriculture de Paris, qui doit ouvrir ses portes le 26 février.
"Sans visibilité à échéance d’un mois et sans certitude aucune sur ce que pourrait être le contexte sanitaire dans quelques semaines, il est apparu à tous plus raisonnable de ne pas s’engager sur une édition certainement en demi-teinte, avec un public probablement moins au rendez-vous".
C’est par ces mots transmis par un communiqué que le conseil départemental de la Creuse annonce sa décision de ne pas être présent cette année au salon de l’agriculture de Paris, qui doit se tenir du 26 février au 6 mars 2022. Il y a quelques jours encore, les éleveurs du Limousin craignaient une annulation de l'événement.
En 2020, la collectivité avait investi pour la première fois 60 000€ pour offrir aux producteurs et artisans creusois une visibilité dans "la plus grande ferme de France". Après une année blanche en 2021, le stand devait être encore plus grand cette année (70m² contre 45m² en 2020) et accueillir de nombreux partenaires, ainsi qu’une petite dizaine de producteurs locaux (viande, fromage, miel, bière du plateau de Millevaches, association du gâteau Creusois…).
La décision d’y renoncer à été prise en concertation : "Nous avons demandé leur avis aux producteurs, qui s’engagent quand même financièrement en venant à Paris, ne serait-ce qu’avec les frais d’hébergement et de transport. Tout le monde a préféré jouer la prudence", explique Catherine Defemme, vice-présidente du conseil départemental de la Creuse, en charge de l’accueil, l’attractivité et le tourisme.
Pas de dégustations, pas d'animations
Il faut dire que les directives reçues par l’Agence de Nouvelle Aquitaine, qui gère la venue au salon des partenaires locaux, avaient de quoi décourager : pas de dégustation possible des produits, pas d’animations avec le jeune public.
Cette année, nous avions prévu un coin restauration pour faire découvrir les produits creusois, et il devait aussi y avoir des animations proposées par la cité de la tapisserie d’Aubusson et l’association des amis du village de Masgot. Des ateliers d’activités manuelles autour de la laine et de la pierre, avec des enfants… Ce n’était pas possible.
Catherine Defemme, vice-présidente du conseil départemental de la Creuse
Une belle vitrine
"C’est dommage, car le premier ministre vient d’annoncer un assouplissement de certaines mesures sanitaires, mais les directives sont encore très floues concernant le salon", déplore Pascal Lerousseau, président de la chambre d’agriculture de la Creuse, qui soutient la décision du conseil départemental.
"En 2020, le stand avait vraiment eu beaucoup de succès. La Haute-Vienne était venue nous voir pour envisager de faire pareil. Le chanteur creusois Gauvain Sers et beaucoup de Creusois installés à Paris étaient passés. On avait eu beaucoup de bons échanges, c’était très intéressant au niveau promotionnel".
Mais la chambre d’agriculture comme le conseil départemental s’accordent sur un point : ce n’est que partie remise. En espérant que la situation sanitaire soit plus apaisée pour l’édition 2023.
En attendant, cette année, seuls les producteurs dont les animaux ont été sélectionnés pour participer aux différents concours du salon représenteront la Creuse à la capitale.