Une réunion cruciale s'est tenue ce 11 juillet 2017 au ministère de l'Économie à Paris-Bercy. Autour de la table, une délégation des salariés de GM&S venus discuter des conditions de reprise du site de La Souterraine, à 8 jours de l'audience au tribunal de commerce de Poitiers.
MISE A JOUR :
La réunion s'est achevée vers 21h15. Selon un communiqué de Bercy, les groupes PSA et Renault ont indiqué "leur intention de porter leurs engagements de commandes de 3 à 5 ans pour des montants respectifs annuels de 12 et 10 millions d’euros. PSA a fourni le détail des commandes de pièces envisagées aboutissant à 7,5 millions d’euros de pièces actuellement produites sur le site de la Souterraine et 4,5 millions d’euros de pièces correspondant à des nouveaux modèles de véhicules à l’horizon 2020. Il s’agit d’éléments nouveaux garantissant la pérennité du site."
"Renault s’est engagé à préciser la composition et la vitesse de montée en charge de ses commandes d’ici au 13 juillet au soir."
"L’Etat et le groupe Renault ont confirmé leur intention d’investir chacun 5 millions d’euros pour la modernisation du site. GMD a rappelé son engagement de prendre en charge le besoin en fonds de roulement estimé à 5 millions d’euros. PSA doit encore préciser ses intentions en termes d’accompagnement initial de la reprise."
Pas plus de 120 emplois sauvés
A l'issue de cette réunion, l'Etat s'est engagé à ce que les salaires de l'ensemble des salariés soient assurés jusqu'à la fin du mois d'août. Et ce "quelle que soit l’issue des discussions et la décision du tribunal de commerce de Poitiers le 19 juillet."En revanche, GMD n'ira pas au-delà des 120 emplois sauvegardés sur 277 même si "les constructeurs mettront en oeuvre leur dispositif d’ingénierie sociale et examineront les possibilités de reprise des salariés auprès des acteurs de la filière automobile."
Un calendrier serré
Toujours selon Bercy, le groupe GMD s'avance en annonçant "des perspectives d’embauches ultérieures en fonction du développement de l’activité du site" et "l'Etat s’est engagé à financer des mesures d’activité partielle jusqu’à l’atteinte d’un niveau d’activité suffisant sur le site. Les parties ont convenu de se réunir à deux reprises d’ici le 17 juillet sous l’égide de l’administrateur judiciaire pour étudier dans le détail la nature des emplois repris ou non."Quant aux primes supra-légales, les representants de GM&S n'ont pas obtenu satisfaction. Le ministère évoque "des mesures d’accompagnement social exceptionnelles des salariés non repris" : aides à la formation, à la mobilité, à la création d’entreprise, versement d’une allocation temporaire dégressive en cas de reprise d’un emploi moins rémunéré.
Quels étaient les enjeux ?
Primes supra légales, volumes de commandes et surtout nombre de salariés repris, le dossier posé sur la table du ministre de l'Économie est tout sauf léger. A 8 jours de l'audience du tribunal de commerce de Poitiers qui doit statuer sur le sort de GM&S, une table ronde a réuni, ce 11 juillet 2017, l'ensemble des protagonistes.A Bercy, la réunion a débuté peu après 15h30 en présence de Bruno Lemaire, du (seul) repreneur potentiel, GMD, constructeurs Renault et PSA et évidemment des salariés de La Souterraine.
Juste avant d'entrer au ministère, les représentants du personnel ont inlassablement répété leurs exigences pour sauver le site creusois : garanties sur le volume de commandes de la part des constructeurs, des prévisions sur le chiffre d'affaires, la prise en charge des salaires jusqu'au 31 août pour tous, un accompagnement social et indemnités des salariés non repris. Mais le point principal reste le nombre d'emplois sauvés : GMD propose de reprendre 120 personnes sur 277. "Pas viable" selon Yann Augras, élu CGT de GM&S.