"On vieillit bien sinon ça ne marcherait pas" : la remarquable longévité du Critérium cycliste de Dun-le-Palestel qui ouvre sa 59ᵉ édition

C’est une institution : le Critérium cycliste professionnel de Dun-le-Palestel aura lieu ce samedi soir pour la 59ᵉ fois. Cette course nocturne fidélise chaque année des coureurs professionnels et amateurs et un public toujours présent pour ce rendez-vous sportif, estival et festif, et ce, malgré l’évolution du cyclisme professionnel.

Hasard du calendrier, le Critérium cycliste professionnel de Dun-le-Palestel s’élancera cette année le même jour que la course en ligne des Jeux de Paris. Mais comme le veut la tradition, la compétition creusoise se courra de nuit, les amateurs de vélo auront donc tout le loisir de regarder l’épreuve olympique qui commencera à 11h du matin.

Effet JO

Laurent Daulny, le maire de la commune, le reconnaît, il y a bien un petit effet JO sur la 59ᵉ édition du Critérium : "Les quatre coureurs Français qui participent à Paris 2024 seraient peut-être venus sans les Jeux. On pense bien sûr en premier lieu à Julian Alaphilippe qui était là en 2018 [et qui avait remporté cette édition, ndlr]. Mais on a tout de même réussi à réunir un plateau très correct vu le contexte."
Au cœur de ce plateau "très correct" sont engagés ni plus ni moins que les deux champions de France 2024 : Paul Lapeira (Decathlon AG2R La Mondiale) chez les professionnels et Titouan Margueritat (Team Atria Montluçon Cyclisme) côté amateurs.

C’est une fête attendue et reconnue.

Laurent Daulny,

maire de Dun-le-Palestel

Parmi les têtes d’affiche de cette édition, il faut également noter la présence de Julien Bernard (Lidl-Trek), Alexis Vuillermoz (TotalEnergies) ou encore Lenny Martinez (Groupama-FDJ). Et pour le plus grand plaisir des Creusois, le jeune Guérétois Baptiste Vadic courra sous les couleurs de TotalEnergies, équipe professionnelle qu’il a intégrée cette année.

Un événement populaire

Au total, 29 coureurs professionnels et 16 amateurs parcourront les 75 km du Critérium, autrement dit 50 boucles de 1500 mètres. Six équipes du World Tour et six équipes continentales sont représentées. Entre 8000 et 10 000 personnes sont attendues pour encourager les cyclistes. "Ce sont les coureurs professionnels qui font venir le public. Il les a vus trois semaines avant sur le Tour de France, il veut les voir ici à Dun", développe Laurent Daulny. 

C’est un événement populaire, ouvert à tous, gratuit qui permet aux petits et aux grands de passer un moment agréable.

Jean-Marie Baraille,

organisateur du Critérium

Une longévité qui suscite la fierté

Il faut dire que "la Nocturne" est devenue un événement immanquable au fil des ans, des décennies même. Car la première édition date de 1960. "Je n’étais même pas né quand la première épreuve a eu lieu, s’amuse le maire de la commune creusoise. 

C’est devenu un rendez-vous. Ce ne sont plus les parents qui viennent, mais les enfants, voire les petits-enfants.

Jean-Marie Baraille,

organisateur du Critérium

Et voilà 59 ans que Jean-Marie Baraille est à la tête de l’organisation, une longévité saluée par Laurent Daulny. "C’est exceptionnel. On a la chance d’avoir ce binôme Jean-Marie Baraille et Jean-Claude Cluis. Leur expertise fait que la machine est rodée. Grâce à eux, cette course est une institution pour Dun."

Alors, les organisateurs n’ont rien changé d'une formule qui fonctionne : la journée sera ponctuée d’animations dans le centre du bourg, un contre-la-montre en duo est organisé en ouverture de rideau de la course à 19h, et les coureurs s’élanceront pour le Critérium à 20 h 30. L’historique speaker Daniel Mangeas commentera la course et des invités de prestige seront présents, comme Bernard Thévenet. 

On vieillit bien sinon ça ne marcherait pas. On est très fiers de cette longévité.

Jean-Marie Baraille,

organisateur du Critérium

S’il est en grande partie acteur de ce succès, Jean-Marie Baraille préfère tourner les projecteurs vers les 180 bénévoles qui permettent à l’événement d’exister. "C’est un travail collectif, si on n’a pas ce collectif, on ne peut pas tenir. On ne se fait pas plaisir en faisant 59 ans tout seul. Sans le bénévolat, on ne fait rien."

Un hommage qui résonne en ce début du mois d’août, tant il est vrai qu’aucun événement sportif ne peut durer dans le temps sans ses bénévoles, ces passionnés qui donnent un peu de leur temps et de leur cœur. Qu’ils soient 45 000 aux Jeux Olympiques ou un peu moins de 200 dans une petite ville de Creuse qui a su inscrire durablement son nom dans les rendez-vous incontournables du cyclisme français.