Des panneaux solaires sur des serres agricoles, pour produire des légumes, et de l'électricité

Déployer des panneaux photovoltaïques sur des serres agricoles, c'est une réponse à l'exigence de développement des énergies renouvelables, sans artificialisation des sols. Exemple à Pamproux dans les Deux-Sèvres, où un maraîcher se montre satisfait de l'expérience.

"Je produis tous les légumes de saison, aubergines, tomates, choux pommés, choux-fleurs" explique Alain Gamin, agriculteur à Pamproux, dans les Deux-Sèvres. Sous sa serre de deux hectares, il produit des légumes, et sur le toit, des mégawatts d’électricité. "On a 10 000 m² de panneaux solaires orientés au sud, qui produisent en moyenne deux mégawatts sur l’année" détaille le maraîcher. Soit l’équivalent de la consommation de 1 600 personnes.

Un investisseur privé

Le maraîcher ne perçoit rien sur la vente d'électricité produite ici. Les panneaux solaires appartiennent à une société privée qui, en contrepartie du terrain, a financé il y a trois ans la construction du bâtiment. Une telle installation est estimée à deux millions d'euros. "Ces serres photovoltaïques coûtent cher, et les productions qu'on fait à l'intérieur ne sont pas suffisamment lucratives pour la rembourser" précise Alain Gamin. "Le terrain nous appartenait, c'était un champ. Nous, on a payé uniquement le terrassement, le système d'irrigation et de récupération des eaux de pluie".

Au total l'agriculteur a investi 300 000 euros dans cet équipement, dans lequel il voit un atout face aux aléas climatiques de plus en fréquents, l'assurance d'une production de légumes toute l’année. "On n'a pas les intempéries qui nous gênent, et en été on a 50 % de la surface de la serre qui nous protège du soleil, donc ça ne brûle pas les cultures", constate-t-il.

Des économies d'eau

La récupération des eaux de pluies qui tombent sur cette immense surface de toiture représente aussi un avantage et une économie pour Alain Gamin : "Tout ce qui tombe sur la serre est récupéré et stocké dans notre réserve d'eau. On est autonome toute l’année avec ça. Ça nous économise 16 000 m³ de pompage".

Cette serre représente un tiers de la surface cultivable du maraîcher. Depuis qu'elle est en fonction, elle lui a permis d'augmenter sa production de 25 %. Toutefois, si l'ombre des panneaux solaires est avantageuse l'été, Alain Gamin a tout de même dû renoncer à certaines cultures d'hiver, par manque de luminosité.