A Germond-Rouvre, Thierry Sionneau, éleveur bio, agrandit son cheptel avec le nec plus ultra de la viande bovine. La Wagyu, plus connu par le grand public sous l'appellation boeuf de Kobe, répond à une demande de plus en plus forte de qualité par les consommateurs.
Au pays de la parthenaise, c'est une petite révolution. Une révolution qui avait été initiée par Jean-François Coursaud au haras des Cabanes à Coulon. L'éleveur semble faire des émules dans les Deux-Sèvres. A Germond-Rouvre, Ce veau, adorable peluche noire, qui vient de naître entre Gâtine et marais poitevin est un wagyu. Wa, « Japon » et gyū, « bœuf », voilà pour l'éthymologie. A l'ère Meiji (1868-1912), cette race était surtout appréciée pour sa robustesse et son endurance à travailler dans les champs du pays du soleil levant. Mais, très vite, c'est le persillé de sa viande qui va faire sa renommée internationale. A des milliers de kilomètres d'Okayama, c'est donc peu de dire qu'on l'attendait avec impatience ce bébé-là. Il a deux jours à peine et il fait déjà la fierté de son éleveur.
Sur l'exploitation, Thierry est la cinquième génération d'agriculteurs dans cette ferme. Les temps, malheureusement, ont bien changé. "Les bovins aujourdhui, quand on les vend, comme je dis toujours, on s'en débarrasse", explique-t-il. Visiblement, la conversion à l'agriculture biologique ne suffit pas à rentabiliser l'affaire. Alors pourquoi pas miser sur cette niche de luxe ? La Wagyu, pour les amateurs de viande, c'est comme du caviar, rare donc cher.On n'en avait jamais vu à part sur internet ! Là, c'est un vrai qu'on touche ! On est toujours dans la surprise de ce qui va naître, là c'est un mâle. Mais il me faudra des femelles pour pouvoir faire mon cheptel. C'est un animal très rustique, qui est énormément élevé au champs. On en attend deux de plus dans les prochains jours.
Il faudra attendre au moins trois ans avant de savoir si l'on peut raisonnablement envisager un jumelage entre Parthenay et Kobe. D'ici là, notre petit veau noir aux yeux de biche aura grandi avec de nouveaux cousins et cousines qui batifoleront dans les prairies de la Gâtine deux-sevrienne. Au fait, si ça vous inspire, Thierry cherche un prénom pour baptiser son nouveau-né japonais.Il y a une remise en question au niveau des élevages bovin. Pour moi, les bêtes ne se vendent pas au prix où elles devraient être vendues. Je me suis dit que c'était un pari. La Wagyu aujourd'hui se vend en général entre 35 à 40 euros le kilo, dix fois plus qu'une viande bovine classique.