Pour son plus grand bonheur, Clément Grossi, 34 ans, fait la une du calendrier “sexy” des pompiers 2025. Originaire des Deux-Sèvres, le sapeur-pompier volontaire à la caserne de Saint-Maixent-l'École pose pour la quatrième fois dans ce projet lancé par Fred Goudon il y a dix ans.
En guise de blague légèrement grivoise ou de clin d'œil humoristique, les calendriers “sexy” sont un indémodable des cadeaux amorçant une nouvelle année. À quelques semaines de 2025, on peut déjà retrouver les photographies de sapeurs-pompiers qui, au fil des mois, font tomber l’uniforme.
Cette année, et pour la première fois, le département des Deux-Sèvres peut retrouver un de leur pompier local en couverture du calendrier national : Clément Grossi, originaire de Saint-Maixent-l'École, apparaît au milieu de sept torses qui posent pour contenter les yeux des intéressés.
Cette photo devait initialement être celle dédiée aux dix ans du calendrier, mais l’éditeur F1rst Éditions ayant eu un coup de cœur pour celle-ci, a proposé d’en faire la couverture. Pour le plus grand plaisir du Deux-Sévriens de 34 ans : “C’était inespéré.Je suis super fier", se réjouit-il. Un palmarès à ajouter à sa liste, lui qui avait déjà eu sa photo solo, en groupe et de dos lors d'éditions précédentes.
Sourires et cohésion
Le projet, qui fête ses dix ans, est né sous l’impulsion du photographe Fred Goudon, également l’un de ceux derrière le célèbre calendrier des dieux du sexe, où les joueurs du Stade Français et du Rugby à XV prennent la pose.
À ses côtés depuis le début, Clément Grossi ne démérite pas. C’est en 2014 que le pompier volontaire au sein de casernes des Deux-Sèvres et de l’Essonne, est entré en contact avec lui et a ensuite accepté de le suivre dans l’aventure. Quatre fois mannequin, le reste en tant que collaborateur, en parallèle de son activité professionnelle de gardien de la paix à Paris.
De la Nouvelle-Aquitaine jusqu’au sud, quand on se retrouve on a cet ADN commun qui fait qu’il y a une bonne camaraderie. Il n’y a pas de grade ni d’ancienneté, c’est seulement la beauté de la photo.
Clément Grossi, sapeur-pompier volontaire dans les Deux-Sèvres
Le but du calendrier ? “Mettre à nu le métier en enlevant ce côté uniforme grâce à la beauté du corps”, indique Clément Grossi. Ce qui lui plaît particulièrement reste malgré tout l’esprit de “cohésion naturelle” qui représente l’esprit des pompiers : “De la Nouvelle-Aquitaine jusqu’au sud, quand on se retrouve on a cet ADN commun qui fait qu’il y a une bonne camaraderie. Il n’y a pas de grade ni d’ancienneté, c’est seulement la beauté de la photo”, défend Clément Grossi.
Rester en phase avec la réalité du métier
À la bonne humeur s’ajoute également le sentiment de participer à une noble cause, puisqu’une partie des bénéfices est reversée à une association. Depuis quelques années, il s’agit de l’association Challenge Ludovic Martin en mémoire au sapeur-pompier volontaire de Dinard décédé en service dans un incendie, en 2007.
Un défi subsiste toutefois : montrer une part de sensualité sans tomber dans des représentations trop “abstraites” ou “décalées”, prévient Fred Goudon : “Grâce à Clément mes photos restent réalistes par rapport à l’univers des pompiers”, se réjouit-il, fort de l’expérience de celui qu'il considère comme un ami et qui a rejoint les sapeur-pompiers de Saint-Maixent-l'École à 12 ans, puis la brigade des pompiers de Paris pendant huit ans, avant de changer d’uniforme.
Quant à Fred Goudon, il est chargé de la direction artistique et du casting des participants. Chaque année, il reçoit entre cinquante et cent candidatures pour une trentaine d’hommes sélectionnés après un essai de séance photo sur leur physique (un minimum entretenu), mais surtout sur leur état d’esprit (positif et bienveillant).
De quoi satisfaire tous les goûts parmi la cible principale, qui reste la gente féminine, notamment entre 30 et 50 ans. Clément Grossi pointe du doigt un côté sexy “sans être vulgaire ou tendancieux, que l’on peut offrir et acheter sans quoi que ce soit à propos, même dans des bureaux !”.
Calendrier au porte à porte et "sexy"
Même ses collègues, au fil des années, se sont laissés tenter par l’expérience, comme il le raconte : “Au tout premier calendier, ils se posaient des questions et me demandaient si j’étais sûr de ce que je faisais, se rappelle-t-il. Il n’y a jamais eu de moquerie, au contraire, peu à peu, certains se sont montrés curieux et ont posé aussi.” Il décrit des collègues “ravis” et “fiers” d’avoir participé à cette “référence désormais ancrée”.
Attention toutefois, pas d’amalgame. Certaines personnes, lors de la vente de calendriers en porte à porte, demandent s’il s’agit de celui où les pompiers “sont torse nus”. Or les calendriers “sexy” sont indépendants de ceux des amicales des casernes et ne sont vendus qu’en ligne ou dans les grandes enseignes. “On peut enlever le haut plus facilement parce que ça ne touche pas la population avec qui on est en contact direct”, note Clément Grossi.
Il ne s’agit pas non plus d’un concept unique puisque d'autres photographes se lancent chaque année dans l’aventure, avec quelques exemples à retrouver ça et là. “Je ne le ferais pas avec un autre. On ressent vite le fait qu’il a 40 ans d’expérience photo”, avance Clément Grossi.