Traditionnels calendriers de sapeurs-pompiers : comment expliquer un tel engouement ?

Coutume de longue date, la vente de calendriers par les sapeurs-pompiers est devenue un incontournable de la fin d’année. Un succès toujours présent et qui peut surprendre, mais rendu possible par la dimension sociale des dons et par l’implication des soldats du feu, jamais à court d’idées originales.

En uniforme jaune et noir, ils toquent à votre porte pour vous remettre - si vous le souhaitez, un calendrier en échange d’un don. Un démarchage devenu coutume autant chez les sapeurs-pompiers que chez les habitants de nombreuses communes françaises. Et ce depuis ses débuts en 1946, juste après la Première Guerre mondiale. “On est encore très bien reçus et accueillis”, se réjouit Laurent Noël, président de l’amicale des sapeurs-pompiers d’Ambonnay, un petit village de 1.000 habitants dans la Marne. 

Comme tous les ans, la majorité des 400 foyers joue le jeu en donnant un petit quelque chose, de 60 centimes à 200 euros cette année. “Il n’y a pas de minimum, chacun offre ce qu’il veut et dans tous les cas, on le met dans les boîtes aux lettres”, tient à préciser le sapeur-pompier. 

16.000 calendriers vendus

Même engouement, mais à une autre échelle, dans la ville de Troyes, où 14.000 calendriers ont été vendus depuis le 2 novembre, dont 2.000 en ligne. Un chiffre qui pourrait atteindre les 16.000 ventes au total courant mi-janvier, tant l’édition 2023 sur le thème des super-héros a marqué les esprits. Il y avait pourtant un minimum d’1 euros à l’achat au porte à porte et de 5 euros sur le site. 

On ne s’attendait pas à autant. Notre calendrier a voyagé dans toute la France et dans d’autres casernes. On a même été exportés en Belgique, au Royaume-Uni, au Canada et il a attiré les collectionneurs.

Benoît Lengrené, président de l’amicale des sapeurs-pompiers de Troyes

Petite déception toutefois : la caserne s’était inscrite au championnat de France des meilleurs calendriers des pompiers, organisé pour la deuxième année consécutive, mais a été éliminée en huitième de finale. “Les personnes qui se sont investies auraient mérité mieux”, regrette le sapeur-pompier de 47 ans avant de raconter que pour cette édition 2024, à laquelle plus d’une trentaine de pompiers ont participé, il a parfois fallu plus de trois heures pour prendre une photo, sans compter toute la logistique en amont. 

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Mais globalement, le plus souvent, ce sont les unions départementales qui gèrent les calendriers des différents CODIS. Ces derniers personnalisent ensuite la première et la dernière page avec des photos de leur choix. Tout ce qu’il y a entre est commun au département. “On peut aussi faire tout nous-mêmes et passer par un imprimeur, mais le coût financier n’est pas le même”, explique Laurent Noël, président de l’amicale des sapeurs-pompiers d’Ambonnay, dans la Marne. 

Le social à l’honneur

C’est pourtant ce que choisissent de faire chaque année les sapeurs-pompiers de Troyes, qui tiennent à produire un calendrier unique, fait intégralement. Pour se démarquer, mais également dans l’optique de plaire, selon Benoît Lengrené, pompier depuis dix-sept ans à Troyes : “Les gens n’ont pas spécialement besoin du calendrier parce qu’il y a les smartphones et les agendas, donc on essaie d’innover pour les attirer mais dans l’ensemble ils veulent faire plaisir car on reste leurs pompiers.”

Et fort heureusement, puisque le but premier est de récolter des dons. En tout, jusqu’à 8.000 euros pourraient être reversés par le CODIS de Troyes à L’Œuvre des Pupilles Orphelins de Fonds d’Entraide des Sapeurs-Pompiers de France (ODP) qui assure la protection des orphelins des familles des sapeurs-pompiers décédés, en service ou non. “En interne, on prend aussi en charge une partie des obsèques grâce à l’argent des calendriers”, ajoute Benoît Lengrené. 

Les dons sont également utilisés par les associations des amicales des sapeurs-pompiers, qui vivent grâce à la vente de calendriers, pour des “moments festifs”. On peut notamment citer la Sainte-Barbe, les challenges sportifs, l’amélioration des casernes ou encore, à Ambonnay, l’organisation d’une tombola, d’une marche gourmande ou du salon des vins et de la gastronomie. 

Gare aux faux calendriers

Quelques règles doivent cependant être respectées pour sécuriser la pratique du porte à porte : les pompiers, autorisés par leur hiérarchie, doivent être en tenue avec un écusson départemental, munis de leur carte professionnelle, et la somme versée doit faire l’objet d’un reçu. Conscients du risque d’arnaques, ils appellent à la plus grande vigilance et à se renseigner chaque année pour voir à quoi ressemble le calendrier. 

De son côté, Benoît Lengrené appelle à la création d’autres modes de vente pour faire évoluer le démarchage, ce qu’il estime nécessaire. Outre internet, déployé pendant la crise sanitaire, il imagine des stands dans les centres commerciaux, les mairies ou les marchés de Noël : “On pourrait proposer des calendriers et faire des initiations aux gestes de premier secours. Je pense que ça c’est l’avenir.”

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