Julien Le Guet, leader du mouvement Bassines Non Merci, retrouve un traceur GPS sous sa voiture

Après la caméra de vidéosurveillance retrouvée en mars 2022 devant le domicile de son père, Julien Le Guet, porte-parole du mouvement Bassines Non Merci, vient à nouveau de faire une découverte étonnante. Il a retrouvé un traceur GPS sous sa voiture. De nouveau ciblé par un dispositif de surveillance, le militant s'indigne.

Les faits remontent au jeudi 19 janvier dernier nous explique Julien Le Guet lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 27 janvier, "mon camion devait être réparé, je l'ai emmené chez mon garagiste. C'est lui qui est tombé sur ce boîtier en faisant les réparations. Il était dissimulé sous l'essieu avant gauche".

Acte des services de l'État ?

Selon lui, pas de doute, "ce matériel a été déposé par les forces de l’ordre". Il ajoute, "c’est un système aimanté qui peut se disposer facilement sous un camion, c’est un traceur GPS. Ce traceur est numéroté. Ce traceur fonctionne encore à l’heure qu’il est. À l’intérieur, il y a une carte SIM".

En mars 2022, Julien avait déjà retrouvé une caméra à moitié enterrée et recouverte d'un filet de camouflage et de feuilles, devant le domicile de son père. Dirigée vers l'entrée, elle pouvait surveiller les allées et venues des militants anti-bassine qui venaient régulièrement se réunir chez son père.

Épisode 2 du "Watergate du Marais Poitevin"

"Je suis en train de lancer une grande collection de boîtiers", ironie Julien Le Guet qui envisage de porter plainte.

Ce nouvel épisode du “Watergate du Marais Poitevin”, comme il le qualifie, montre, selon lui, "l'énergie accrue déployée par les services de police, pour surveiller ceux qui s’opposent à des projets dits d’aménagement du territoire. Cela pose malgré tout des questions concernant la légalité d'un tel dispositif".

Contactée par mail, la préfecture des Deux-Sèvres nous précise de son côté, "la loi ouvre la possibilité à certains services de police de mettre en place des dispositifs ciblés, notamment pour prévenir des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique. Cela ne peut se faire qu'avec des motivations très claires, sous le contrôle de l'autorité administrative indépendante qu'est la commission nationale de contrôle des techniques de renseignement".

Elle précise, "il n'appartient pas à la préfecture de répondre au sujet d'un éventuel cadre judiciaire. Autrement dit, la préfecture n'est pas à l'origine".

"Des méthodes dont se servaient les services secrets"

Dans le camp politique, les premières réactions interviennent. Lisa Belluco, députée de la Vienne, Europe Écologie Les Verts, très investie sur ce dossier, s'exprime, "il faut dénoncer fermement ces méthodes. Le gouvernement utilise des moyens dont se servaient les services secrets, pour surveiller des militants qui se battent pour qu’on puisse continuer à vivre sur cette planète. Les militants écologistes sont traités comme des personnes qui mettent en danger la sécurité de la France".

Avant d'ajouter, "j'aimerais appeler le ministre de l’Intérieur à s’expliquer sur ces surveillances".

Des contrôles réguliers, sous quels motifs ?

Au-delà de ce traceur GPS retrouvé, ce sont les méthodes utilisées par les services de sécurité dont s'est indigné Julien Le Guet lors de la conférence de presse. "l'État gouvernement fait régner sur les communes de Sainte-Soline et Mauzé, une ambiance de terrain de guerre. Il y a régulièrement des contrôles inopinés, des survols en hélicoptère".

Pourquoi de tels moyens sont engagés par l'État sur ces sites devenus aujourd'hui très sensibles, "le dispositif qui protège les sites des réserves de substitution des actions de sabotage repose tout d'abord sur les moyens du propriétaire de l'ouvrage. La coopérative de l'eau, porteuse du projet et gestionnaire des ouvrages, a ainsi mis en place un dispositif de sûreté de sa propriété", justifie la préfecture.

Elle précise, "ce dispositif de sûreté du propriétaire des ouvrages ne libère pas pour autant l'État de sa mission de protection, mis en œuvre par les forces de l'ordre, compte de l'État de la menace persistante autour des ouvrages".

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