C'est la quatrième édition de cette biennale de danse contemporaine organisée jusqu'à la fin de la semaine à Niort (Deux-Sèvres), avec des spectacles en salle ou dans des lieux inhabituels comme un hôpital psychiatrique.
Deux hommes vêtus de blanc et noir sont assis sur un banc. Ils discutent, on devine une dispute ; ils se repousssent puis se réconcilient entre deux pas de hip-hop. Nous sommes dans le parc de l'hôpital psychiatrique de Niort, le lieu choisi pour cette représentation de "Zig-Zag".
"C'est un spectacle qui parle de la reconstruction d'un être à travers le lien social" explique Abdennour Belalit, l'un des danseurs, "l'endroit se prête donc particulièrement bien à l'histoire". Dans le public constitué essentiellement de patients, il y a des sourires, des rires et des regards émus qui en disent long.
"Cela permet de montrer la psychiatrie sous un autre angle et d'amener nos patients à la culture" explique Sandrine Sampolbesse, cadre supérieure de santé au sein de l'établissement. "Ils pensent à autre chose qu'à leur traitement et peuvent s'éloigner de leur maladie, de leur quotidien qui les fait souffrir."
Le duo de danseurs a été convié à se produire dans le cadre du festival "Panique au dancing". Le rendez-vous a été créé par la fantasque chorégraphe de la compagnie Volubilis Agnès Pelletier avec une promesse : "surprendre, rêver, émouvoir, sourire et contourner les obstacles, les enjamber, les faire tournoyer, virevolter pour qu’ils deviennent source de créativité".
Et pour y parvenir, elle a proposé à une vingtaine de compagnies d'entrer dans la danse, avec des représentations en salle ou en extérieur comme ce jour-là.
L'objectif, parfaitement assumé, c'est de n'exclure aucun lieu, ni aucun public. "La danse c'est une porte ouverte sur l'expression" défend Agnès Pelletier, "tout le monde peut danser, on n'a pas besoin des mots, juste de son corps".
Le point d'orgue de ce festival, décidément plein de surprises, aura lieu samedi après-midi dans différents lieux de la ville. Une centaine de danseurs et non danseurs de tout âge se produiront sur une chorégraphie "olympique". Le coup d'envoi sera donné de la place du Donjon. Comme lors des trois éditions prédédentes, le festival "Panique au dancing" veut faire bouger tous les Niortais.