Témoignage. "Ils m'ont eu là où je me croyais malin" : un retraité victime de l'arnaque au rétroviseur cassé

Jean-Michel Minot habite la commune de La Crèche, près de Niort, dans les Deux-Sèvres. Le 11 août dernier, il a été victime d'une arnaque au rétroviseur cassé. Une escroquerie dont les personnes âgées sont des proies faciles.

C'est une arnaque connue par les forces de l'ordre et qui revient en force ces derniers mois. Les victimes de cette escroquerie au rétroviseur cassé sont généralement des retraités ou des personnes vulnérables, comme Jean-Michel Minot. Habitant la commune de La Crèche, dans les Deux-Sèvres, il a vécu une mésaventure dont il se serait bien passé. Le 11 août dernier, alors qu’il rentrait du supermarché, un homme interpelle ce retraité à son domicile, dans son garage.

"Je lui ai fait complètement confiance"

"Je faisais mes courses à La Crèche ce matin-là. On était en pleine canicule, c'était la dernière journée des Jeux olympiques. Après avoir fait mes courses, après 11 h, je suis rentré chez moi. Et, en descendant de ma voiture, j'ai vu une autre voiture en face de mon garage. Un type est venu et m'a dit : "Mais enfin, vous êtes dur d'oreille ! Ce n'est pas possible ! Avec votre voiture, vous avez accroché mon rétroviseur avant gauche. Il est tout cassé", raconte Jean-Michel. Puis, l'inconnu demande à l'octogénaire s'il est possible de faire un constat oral avec son assurance.

Malheureusement, il ne sait pas que cet accrochage est le début d'une arnaque. Lorsque ce retraité veut contacter son assurance, c’est l’escroc qui appelle avec son téléphone. En vérité, il ne contacte pas l'assureur, mais un complice jouant un rôle. "Pour expliquer et faire ce constat oral, je parle en pensant discuter avec quelqu'un de la MAIF. Je demande si l'on peut faire un constat oral et régler en espèce", ajoute-t-il. En continuant la discussion avec l'interlocuteur au téléphone, il se fait encore plus berner : le complice explique à Jean-Michel qu'il sera remboursé intégralement après ne pas avoir eu d'accidents pendant les douze derniers mois. "Je lui ai fait complètement confiance", relate l'octogénaire.

Un constat papier est obligatoire lors d'un accident

Au total, le retraité retire 560 euros en compagnie de l’arnaqueur. Ce n’est que quelques heures plus tard qu’il réalise qu'il vient de se faire escroquer. "Quand j'ai discuté avec ma voisine, aussitôt, elle a été sur Internet et voit que les proies de ces arnaques sont trouvées sur des parkings, sur des personnes âgées et que l'on va suivre jusqu'à leur domicile."

Ils m'ont eu là où je me croyais malin.

Jean-Michel Minot

Victime de l'arnaque au rétroviseur cassé

Le lendemain, il appelle l'assureur, car Jean-Louis s'est rendu compte qu'il avait ni son nom, ni son numéro de téléphone. Et c'est à ce moment-là qu'on lui explique qu'il s'agissait bel et bien d'une arnaque. "J'ai révisé toute l'histoire et je me suis rendu compte que je mettais les billes par terre, et ils n'avaient plus qu'à les ramasser", avoue le retraité, dépité. "Ils m'ont eu là où je me croyais malin." Depuis, Jean-Michel Minot a déposé plainte et espère avoir gain de cause.

L’arnaque au rétroviseur est une combine bien connue des assureurs. Ces derniers rappellent, à travers un communiqué, qu’un constat papier est obligatoire lors d’un accident. "Dans tous les cas, les conducteurs ne doivent pas verser d’argent liquide ou faire de virement sur le compte de la personne se disant "victime" du sinistre dans le but de régler l’éventuel litige. De même, aucun conseiller d’assurance ne conseillera de régler "l'accrochage" directement avec le tiers."

En cas de doute, ou si l’autre automobiliste refuse le constat à l’amiable, il est recommandé de relever les plaques et le modèle de la voiture, et de contacter les forces de l’ordre.

>> Reportage de Lisa Macineiras, Morgane Knoll. Montage : Philippe Ritaine.