Alain Champeil était retraité il y a encore quelques jours. Mais il vient de reprendre son activité de médecin. Un renfort inespéré pour le maire et la maison médicalisée qui ne trouvaient pas de médecins désireux de s'installer.
Alain Champeil a 75 ans et il y a encore quelques jours, il était à la retraite. Mais il est désormais le "nouveau " médecin de la commune.
La mairie et les médecins de la maison médicalisée ont tout essayé pour trouver un praticien. En vain. Alain Capelle le maire a essayé les cabinets de recrutement, mais le résultat n'a pas été concluant, c'est le moins qu'on puisse dire. "Notre seul moyen de recruter, c'était le cabinet de recrutement, mais on en est au troisième et rien, c'est la foire d'empoigne. En plus, le ticket d'entrée est de 12 à 18 000 euros alors, j'en profite pour dire à mes collègues de bien faire attention aux contrats, parce qu'il a bien 50 % de bandits". Alain Capelle le maire de Champdeniers ne mâche pas ses mots. Il faut dire qu'il affirme avoir déjà payé 20 000 euros, pour rien.
Alors le fait que l'ancien médecin de la commune qui coulait une retraite méritée depuis neuf ans accepte de retravailler, c'est une bonne nouvelle."ma motivation, elle est d'abord locale, c'est la pénurie de médecins dans la zone, et aussi les difficultés de la population à trouver un médecin traitant ou faire renouveler des ordonnances."
Depuis sa retraite, il ne soignait que sa famille. Désormais, il reçoit ses patients dans la maison médicalisée. Et les deux autres médecins qui y exercent sont assez contents de voir arriver du renfort. "Nous, ça va nous permettre d'alléger un peu notre programme et de mieux répondre à la demande de la population. Notre quotidien, c'est 60 actes par jour", explique Patrice Savary, médecin généraliste. Lui aussi est en colère, mais pas contre les cabinets de recrutement, plutôt contre ceux qui ont laissé la situation dégénérer. "Le problème, c'est que ça fait 15 ou 20 ans qu'on sait qu'on va manquer de médecins partout sur le territoire et que les gens responsables n'ont pas fait le nécessaire. Devant cette incurie, malheureusement ou heureusement, on peut compter sur le sens du devoir de médecins en retraite".
Si le nouveau médecin qui vient de rempiler avoue avoir pris "un coup de jeune", il sait aussi qu'il ne va pas pouvoir travailler de nombreuses années. Et le problème se posera alors à nouveau, d'autant que les deux autres médecins encore en exercice sont proches de la retraite.