Jusqu'au 26 août, Anne-Charlotte Mary sillonne les routes des Deux-Sèvres pour proposer des ateliers de cirque gratuits avec son Circobus. Si elle souhaite créer du lien en faisant découvrir son univers, elle espère aussi créer de nouvelles vocations.
"Allez, bras tendus, levez ma petite dame, lève un peu la tête pour qu'il ne t'arrive pas dans la tête, puis serre le menton", souffle Anne-Charlotte Mary dans la bonne humeur. Ce jour-là, face à elle, Léa, 6 ans, tente d'apprivoiser le bâton du diable, de grandes baguettes qui se manipulent avec les mains.
Anne-Charlotte Mary a débuté le cirque à l'âge de 10 ans, lors d'un atelier proposé par une institution culturelle de son quartier. Depuis, c'est une véritable mordue qui s'engage pour cet art vivant. "Je veux ramener le cirque au plus près des gens", avance-t-elle.
"N'importe qui peut la découvrir"
Pour cela, elle a lancé le Circobus, des ateliers gratuits et itinérants autour de Parthenay tout le mois d'août. L'objectif : faire découvrir les arts du cirque au plus grand nombre sans limite d'âge ou de moyens. "C'est une pratique qui est assez chère, là, n'importe qui peut la découvrir, où qu'il se trouve", explique-t-elle. Découverte de la jonglerie, équilibre sur objet, boules, fil, acrobaties, rouleau américain, toutes les disciplines sont présentes. "On n’a pas besoin de savoir faire pour s'amuser tout de suite, puis même s'il y a des façons de faire, on peut en inventer d'autres, le matériel est à disposition".
Ce jour-là, à Secondigny, Caroline est venue avec ses trois enfants. Et le plus impliqué, c'est Louis, du haut de ses 14 mois seulement. "Moi, je pensais amener mes grands et laisser le petit dans la poussette et au final lui aussi, il s’amuse bien", se réjouit-elle.
Le cirque ça permet de rencontrer son corps, de développer l'équilibre, la dextérité, ça fait du bien au moral parce qu'on a plein de petites victoires, ça permet de dépasser ses peurs.
Anne-Charlotte MaryCircassienne
À bord de sa camionnette, la passionnée sillonne la Gâtine, dans le nord des Deux-Sèvres. Il lui faut ensuite environ une demi-heure pour décharger et installer son matériel, avant d'accueillir le public entre 15 h et 19 h. "J'aimais l'idée de l'itinérance, de pouvoir me rendre dans les lieux de vie des villages et l'idée d'animer les territoires ruraux".
Nadège est venue de Fenioux avec ses enfants pour l’occasion. "Ça met de l’animation dans le coin, c'est super", s'exclame-t-elle, conquise par le principe, "c'est l'occasion de tester des choses".
"La culture doit être au service du vivre ensemble"
Axelle monte sur un gros bidon. À bientôt neuf ans, la jeune fille teste ses limites, mais se débrouille parfaitement. "C'est compliqué quand tu tombes parce que ça bouge, ce n'est pas très stable, il faut trouver l'équilibre. Ce n'est pas facile, mais c'est trop bien", argumente la petite fille.
Depuis le début du mois d'août, les ateliers d'Anne-Charlotte connaissent un succès grandissant. Une cinquantaine de personnes s'y rendent à chaque fois. L'occasion également de faire des rencontres. "Je pars du principe que la culture doit être au service du vivre ensemble", insiste Anne-Charlotte Mary, "ça permet à la fois de se sentir vivant et de créer du lien à travers l'art".
Le reste de l'année, elle intervient dans des écoles ou des institutions spécialisées et présente des spectacles. Continuer à faire découvrir la discipline l'été, c'est aussi une façon de "ne pas laisser dormir le matériel dans le garage et faire en sorte qu'il y ait un maximum de personnes qui rencontrent cet art vivant à un moment dans leur vie".
Dans les Deux-Sèvres, Anne-Charlotte Mary poursuivra son périple à Saint-Pardoux-Soutiers et à la Chapelle Beaugrand. La dernière date est prévue le 26 août prochain.
Reportage d'Alain Darrigrand et Romain Burot