Dans de nombreuses villes moyennes en France, les cortèges se sont étoffés ces dernières semaines. C'est le cas notamment à Thouars, dans le nord des Deux-Sèvres.
Un cortège de près de 2 000 personnes dans une ville de 14 000 habitants. À l'échelle de Thouars, la mobilisation contre la réforme des retraites ce samedi 11 février fut loin d'être anecdotique. Elle s'est même amplifiée au fil des semaines.
Dans cette ville de tradition ouvrière située dans le nord des Deux-Sèvres, on a l'habitude de manifester. Drapeau du Parti Communiste sur l'épaule, l'un d'entre eux se rappelle : "Thouars, c'est une ville cheminote. Par le passé, il y avait déjà eu de grosses manifestations contre la réforme Balladur."
Bonnet vissé sur la tête pour se protéger du froid, Carole se dit plus motivée que jamais. "Il existe d'autres moyens pour éviter de travailler beaucoup plus tard". Salariée dans la métallurgie à Nantes, elle a choisi de défiler dans les Deux-Sèvres où se trouve la maison familiale. "Il faut qu'on soit visibles. (...) La France, c'est pas que les grandes villes, c'est aussi ici. On est tous impactés."
Dans le cortège, il y avait de nombreuses familles, dont certaines battaient le pavé pour la première fois. "Je suis là aussi pour les enfants, explique l'une des manifestantes, si nous déjà on doit travailler jusqu'à 64 ans, qu'est-ce que ce sera pour eux ?". Un autre ajoute. "Moi, j'ai 50 ans et vu ce qu'on nous propose, je risque d'arriver au boulot avec des cannes."
Comme à Thouars, les manifestants se sont multipliés dans plusieurs autres "petites" villes de la région. À Civray, et Loudun par exemple, les cortèges ont compté plusieurs centaines de mécontents. Signe que cette France "des gens de peu" comme la qualifie le sociologue Jean Viard, entend ne rien lâcher.