Il avait passé 6 jours juché sur une grue du chantier de Beynac pour manifester son opposition en novembre dernier. Jérémy Kerdraon, qui comparaissait devant le Tribunal de Grande Instance de Bergerac, vient d'être relaxé
Jérémy Kerdraon, 33 ans, avait choisi une voie plutôt médiatique pour faire entendre son opposition au chantier de Beynac. Juché au sommet d'une grue, il avait réussi à bloquer le chantier pendant six jours, du 16 au 22 novembre 2018.
Il comparaissait aujourd'hui devant le Tribunal de Grande Instance de Bergerac pour ces faits d'« opposition par voie de fait à l’exécution de travaux publics ».
A la barre du tribunal, le jeune homme a tout simplement expliqué son geste par une volonté de défendre la nature. Un engagement qui l'a fait escalader la grue du chantier du pont du Pech, suscitant l'admiration et le soutien des autres zadistes.
Mais pour le trouble qu'il avait généré, le parquet avait requis cinq mois d’emprisonnement et des travaux d’intérêt général. Les parties civiles avaient demandé de leur côté une compensation de 47 000 euros pour le Conseil départemental, et de 45 000 euros pour l’entreprise Bouygues qui avait dû cesser ses travaux.
Mais le Tribunal a finalement entendu les arguments de la défense qui demandait la relaxe pure et simple du prévenu, au motif qu'il n'a pas "bloqué des travaux autorisés" pour la simple et bonne raison que ceux-ci n'étaient plus autorisés depuis l'annulation de l'arrêté d'autorisation par le Tribunal Administratif de Bordeaux le 9 avril. Pas d'élément constitutif de l'infraction, donc pas d'infraction.
Est-il bien nécessaire d'ajouter que l'association "Sauvons la Vallée Dordogne" à l'origine de l'arrêt du chantier, s'est réjouie de cette nouvelle victoire ?