Moins de chasseurs en Dordogne, mais plus d'urbains, de jeunes et de femmes

La Dordogne reste l'un des départements les plus "chasseurs" de France. Mais ici comme ailleurs, le nombre de pratiquants diminue. La fédération départementale compte sur les jeunes et les femmes pour ralentir le déclin

La saison d'ouverture générale de la chasse a débuté dimanche et durera jusqu'au 29 février 2024. En Dordogne, la chasse du sanglier et au chevreuil avait débuté dès le 1ᵉʳ juin (et peut s'étendre jusqu'au 31 mars) avec des battues soumises autorisation préfectorale, pour réduire les populations qui prolifèrent avec le réchauffement climatique et l'abondance de nourriture toute l'année. Un contrôle des gibiers destructeurs de récolte qui soulève parfois des interrogations.

La chasse en France

Selon la fédération nationale des chasseurs, sur les 5 millions de porteurs de permis de chasse, il y aurait environ 1,10 million de pratiquants en France. La région sud-ouest comptant le plus d'adeptes avant le nord de la France. La chasse au tir est largement majoritaire (84%) et sur les 83 espèces d’animaux autorisées, les gros gibiers représentent 31%, et le petit gibier sédentaire 32%.

Permis national et régional

90% des chasseurs possèdent un permis régional limitant leur activité à leur département et aux communes limitrophes, mais la baisse du coût du permis national de 400 à 200 euros effective depuis juillet 2019 (qui avait à l'époque précipitée le départ de Nicolas Hulot du Gouvernement) a dopé ce dernier. Le but affiché est de permettre aux chasseurs d'aller réguler les populations excédentaires partout en France. Chaque année, on enregistre 20 000 nouveaux détenteurs du permis de chasser.

Où va l'argent des permis ?

L’argent des redevances du permis de chasse revient pour moitié à l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, organisme public qui l'utilise notamment à la surveillance des territoires, la police de l’environnement et de la chasse et à la délivrance du permis. Un quart revient aux fédérations de chasse départementales et nationales, le reste est utilisé pour le dédommagement des agriculteurs victimes de dégâts aux cultures causés par le grand gibier.

Le chasseur de Dordogne n'est plus ce qu'il était

Paysages boisés et giboyeux, la Dordogne a toujours été une terre de chasseurs. On dénombrait 70 000 chasseurs périgourdins, il y a encore une trentaine d'années. On n'en comptait plus que 20 000 en 2017 et 16 000 en 2023. Même si l'an dernier 341 nouveaux chasseurs sont venus grossir les rangs, le déclin est sensible en raison du vieillissement de la population agricole et rurale chasseuse par tradition. Sans oublier la difficulté croissante d'obtention du permis de chasse rendu obligatoire en 1975.

Ici comme ailleurs, l'agriculteur retraité n'est plus majoritaire depuis longtemps. Et l'homme cède peu à peu sa place. En 2020, il n'y avait que 2% de femmes chasseuses, elles sont désormais 4%.

La fédération départementale de chasse cible les jeunes

La fédération départementale ne se cache pas de vouloir séduire ce nouveau public, providentiel pour compenser en partie le départ des anciens. Quitte à mettre la main au porte-monnaie. Les jeunes, déjà autorisés à chasser accompagnés gratuitement dès l'âge de 15 ans, sont très largement courtisés.

Pour attirer les jeunes, on leur donne la possibilité de venir s'inscrire gratuitement, la formation, la première année, est gratuite, y compris la validation du permis, avec les assurances...

Michel Amblard, président de la fédération de chasse de la Dordogne

Voir le reportage de France 3 Périgords 

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Avec 16 000 détenteurs de permis, la Dordogne compte moins de chasseurs, mais la population se rajeunit et se féminise ©France 3 Périgords - Cindel Duquesnoy & Jérémy Le Clanche

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