Une créatrice périgourdine confinée au Groenland

Partie pour un mois dans un petit village de la côté Ouest du Groenland,dans le cadre d’une résidence artistique, Ségolène Cavelot a vécu un confinement particulièrement spartiate.
 

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Elle était partie au Groenland pour témoigner de la précarité de notre monde. On peut dire qu’elle a été servie, rattrapée jusqu’au milieu des icebergs par la pandémie mondiale du coronavirus.

« Ici aussi la panique les a gagnés, les ateliers dans l'école de 9 élèves ont été annulés, les élèves mis en confinement, l'église est fermée et les veillées du soir annulées. »

Ségolène Cavelot, se trouve à Akunnaaq, un village d’une quarantaine d’habitants, sur une petite île située le long de la côte Ouest du Groenland. En France, on dirait « ravitaillée par les corbeaux ». Sous cette latitude ce serait plutôt par les phoques.
Le seul moyen pour y accéder, c’est le skidoo, le motoneige. Les bateaux ne peuvent circuler à cause du danger que représentent les gros glaçons à la dérive.
 



Quand la pandémie s’est annoncée au Groenland, les villageois ont décidé de rester repliés sur eux-mêmes. L’isolement dans toute sa splendeur et sa rigueur.
Pour notre Périgourdine ce fut particulièrement spartiate : sans eau courante, ne maitrisant pas la langue locale et avec une connexion internet trop faible pour garder un contact régulier avec ses proches.

« J'aurais dû rentrer en France le 2 avril. Les billets étaient pris jusqu'à Bordeaux, je retrouvais les miens, la nourriture, les douches... Mais le Groenland a interdit tous les vols jusqu'à Copenhague, repoussant 4 fois mon retour. J'ai finalement pu m'inscrire sur une liste d'attente grâce à un formulaire en Danois et en Groenlandais gentiment traduit par l'instituteur du village et un vol de rapatriement organisé par le gouvernement du Groenland a été proposé pour le 28 avril jusqu'à Copenhague. »

Ouf ! Elle devrait donc amorcer son retour à partir de demain. Mais là encore, ce ne sera pas de la tarte, puisque les tarifs des vols ont tendance à s’envoler, +300%.
 

Comment s’est-elle retrouvée dans une telle galère ?


Ségolène Cavelot, occupe depuis un an, une boutique de la rue Limogeanne, à Périgueux, la Tour des Anges.  Diplômée de la prestigieuse école Boulle à Paris, comme ciseleur-bronzier, elle propose des bijoux et objets de décoration façonnés par ses mains et ses inspirations.

Nous l’avions rencontrée avant son départ pour évoquer cette résidence artistique au Groenland. Ségolène a une prédilection pour les paysages du Grand Nord, elle a déjà séjourné quatre fois en Islande. Alors quand elle est tombée sur un appel à projet situé aux abords du cercle polaire, elle s’est lancée.
 


Son projet personnel s’intitule « De l’émerveillement naît le respect ». L’idée est de capter et transmettre la beauté des solitudes glacées pour sensibiliser chacun à la nécessité de préserver ces environnements menacés par le réchauffement climatique.

En amont de ce séjour mouvementé, Ségolène a créé une association qui fait le lien entre son travail artistique et les nouvelles habitudes que l’on peut prendre pour mieux respecter notre planète. Elle a ainsi fait des interventions de sensibilsation dans deux écoles de Périgueux.

Et pendant son confinement polaire, malgré les vicissitudes logistiques, elle n’a cessé de créér et d'alimenter de copieux et colorés carnets de voyages.
 

« Heureusement grâce au contrôle des cas ici, les habitants se sont rassurés, certains échanges ont pu reprendre et on a créé des liens magnifiques avec des familles. Je garderai une vraie relation avec eux, certainement renforcée par ce contexte. J'ai aussi décidé, grâce au soutien de mes proches, de me ressaisir et de profiter à 200% de cette prolongation pour travailler encore plus et monter une exposition encore plus investie au musée de Périgueux (le Maap) cet été. Sa directrice m'a assuré un soutien sans faille et un échange constant qui m'ont beaucoup aidée et guidée. Je remercie aussi la mairie pour son aide. En résumé, j'ai décidé que rien n'arrivait par hasard et de transformer cette belle énergie en quelque chose de constructif. Et puis eh, l'Arctique quoi!! C'est puissant! »

Reste plus qu’à croiser les doigts pour que les musées puissent rouvrir … ici en France.

 
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