L'accès aux urgences via le 15 "à titre expérimental" ne passe toujours pas en Dordogne

À l'heure où le département se remplit de touristes, l'obligation de passer par le 15 pour accéder aux urgences inquiète. Une manifestation a eu lieu ce mardi. Cette régulation effective depuis le 17 mai doit se poursuivre jusqu'au 30 septembre.

La chaleur en ce début de semaine explique peut-être la mobilisation relative ce mardi 11 juillet devant le tribunal de Périgueux (24) : une centaine de personnes et beaucoup de banderoles. Mais, en Dordogne, chacun se sent concerné. Depuis le 17 mai et pour quatre mois, les trois services d'urgence du département (Périgueux, Bergerac et Sarlat) et celui de la clinique privée de Francheville (Périgueux) sont soumis à un système de régulation nocturne.

Entre 19h et 5h du matin, impossible de se rendre directement aux urgences en Dordogne. Il faut obligatoirement passer par le central téléphonique du 15. Corinne Mothes, directrice générale de l'hôpital de Périgueux, avait justifié cette décision par la nécessité de réserver les rares médecins disponibles aux "vraies" urgences.

Régulations "perlées" même en journée

Dans un communiqué de presse, l'ARS ajoute également aujourd'hui que "pendant la journée, en fonction du nombre de médecins disponibles aux urgences, des régulations perlées via le 15 sont également prévues sur une période de 7 jours, à Sarlat, pendant les mois de juillet et d’août".

L'exception devient la règle ?

La procédure a déjà été utilisée depuis un an, mais à titre exceptionnel, afin de pallier le manque accidentel de médecins urgentistes. En l'absence de répercussions graves, l'opération qui n'était que ponctuelle à l'époque a donc pris l'allure d'une expérimentation prolongée, avant, peut-être, de devenir une règle estivale si les remplaçants restent introuvables. La loi Rist d'avril dernier qui plafonne les vacations n'a pour l'instant pas facilité le recrutement des remplaçants dans les zones en tension.

"L'accès au soin devenu un véritable parcours du combattant"

C'est ce que redoute le collectif départemental regroupant associations, citoyens et syndicats qui appelait aujourd'hui à manifester en réclamant l'arrêt immédiat de cette mesure. Elle constitue selon lui "une atteinte grave de l’accès aux soins qui met la population et les millions de touristes en Dordogne cet été en danger et risque de provoquer des décès évitables".

Un contexte déjà tendu

Le collectif rappelle également que cette décision intervient alors que des milliers de Périgourdins victimes des déserts médicaux sont déjà privés de généralistes et que les spécialistes sont, eux aussi, de plus en plus rares.

Maternités, nouvelle fermeture à Sarlat

De la même manière, la situation des maternités de Bergerac et Sarlat, dont les fermetures à répétition ces derniers mois font peser un doute sur l'avenir, persiste. L'ARS vient d'ailleurs de confirmer aujourd'hui qu'en dépit des annonces précédentes, cette dernière allait à nouveau fermer "compte tenu de la période de congés et de l’absence de remplaçants, les accouchements seront suspendus à la maternité de Sarlat à compter du 21 juillet midi et jusqu’au 7 août 8h".

Six femmes enceintes qui devaient accoucher à Sarlat sont donc invitées à choisir une autre maternité, des facilités leur seront proposées.

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