Depuis le 17 mai, les urgences des quatre établissements de Dordogne ne sont accessibles qu’après avoir appelé le 15. L’expérimentation, lancée par les médecins urgentistes, devrait permettre une meilleure prise en charge des patients. Elle devrait durer jusqu’au 30 septembre.
Pas d’urgence sans appel du 15, de 19h à 8h. L’injonction n’est pas nouvelle. Depuis plus d’un an, les urgences des hôpitaux de Bergerac, Sarlat et Périgueux, ainsi que celles de la clinique Francheville usent de ces phases de régulation pour faire face au manque de médecin.
Les urgences, mais pas que
Cette fois, ils ont souhaité rendre pérenne la mesure, pendant toute la période estivale, pour plus de lisibilité.
“Cette régulation a été mise sur décision collégiale des quatre services d’urgence. L’objectif, c'est effectivement de garantir l’accès aux soins urgents aux personnes qui en ont réellement besoin”, précise Corinne Mothes, directrice générale de l'hôpital de Périgueux.
Au centre de régulation du Samu, les effectifs ont été augmentés pour faire face à la demande. Ils étaient 19 l'an passé, 25 aujourd'hui, et seront 28 bientôt à se relayer au téléphone. Premiers maillons de la chaîne, ce sont eux qui orienteront les patients vers les soins les plus adaptés.
“Il n'y a pas que les urgences. On peut envoyer une équipe médicalisée, mais aussi orienter vers un médecin de garde. Le rôle du régulateur, c'est justement de détecter les urgences vitales pour réagir au plus vite et rediriger les autres patients au bon endroit”, explique Olivier Ely, docteur et chef du Samu et des urgences de Périgueux.
25% des appels sont urgents
Derrière cette mesure, déjà expérimentée depuis plusieurs mois en Lot-et-Garonne, l’objectif est de désengorger ces services d’urgences.
Il y a souvent des patients qui viennent, car la porte est “ouverte”. Mais souvent, leurs soins ne relèvent pas d’urgence et ralentissent les processus en général.
Dr Gaëlle RanchouPrésidente de la commission médicale d'établissement
En semaine, 300 à 400 appels sont reçus par tranche de 24 heures. Parmi eux, les urgences vitales ne concernent en réalité qu'un quart des appels.
Dans le service d’urgence de la clinique Francheville, les soignants sont épuisés. “Il faut les préserver si l’on ne veut pas aggraver la situation”, précise Gaëlle Ranchou, présidente de la commission médicale d'établissement.
Pour eux, ce manque de bras ne reflète pas seulement une crise des urgences. “C’est une crise de la médecine en général. Si les patients viennent, c’est par ce que nous sommes les seuls à garder notre porte ouverte”, souligne Gaëlle Ranchou.
Un médecin de garde sera également présent en permanence pour assurer, de son côté, les soins non-prévus qui ne relèveraient pas d’urgence.