L'usine Tomates d'Aquitaine de Bergerac tourne à plein régime en ce moment, alimentée par les productions environnantes. Une activité saisonnière, en plein essor pour la tomate du sud-ouest
Depuis 2019, le concentré de tomates produit en Dordogne est sur le chemin du succès. L'usine Tomates d'Aquitaine de Bergerac est le premier fabricant français de tomates concassées en France pour les industriels. Un spécialiste qui intervient pour la première transformation des tomates fraîches destinée aux industriels qui les accommoderont en sauces, plats cuisinés, coulis, pizzas ou autres.
Une usine au plus près des champs de tomate
Chaque année, ce sont près de 30 000 tonnes dont un dixième en bio qui sont récoltées à proximité et transformées sur place. Des tomates de type Roma dont le rendement peut atteindre les 90 tonnes à l'hectare. Les fruits sont issus de la production de 63 agriculteurs (dont 12 en bio) dans un rayon de 80 km alentour.
Ces producteurs de Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne sont coopérateurs du groupe Terres du Sud dont le site est une filiale. L'usine sait ce dont elle a besoin, et les producteurs ce qu'ils doivent fournir. Les études de variétés ainsi que la culture en bio ou en conventionnel sont coordonnées entre Tomates d’Aquitaine et le groupe afin de répondre à la demande des clients. Ce qui permet aussi à Tomates d'Aquitaine de garantir la traçabilité et la fraîcheur de sa production.
Le reportage sur place France 3 Périgords - Florian Rouliès & Pascal Tinon
Activité concentrée
L'activité est saisonnière, et concentrée, sans jeu de mot, sur les mois d’août, septembre et octobre. Trois mois de travail non-stop, 800 tonnes par jour, 24 heures sur 24 et sept jours par semaine, pour écourter le délai entre la récolte, la préparation et le conditionnement. Le site emploie 12 personnels permanents auxquels s'ajoutent 90 saisonniers pendant cette période de pointe. Ce qui a permis l'an dernier de traiter 26 000 tonnes de tomates, dont 5 000 certifiées bio.
La tomate n'attend pas
Les fruits sont récoltés dès qu'ils sont à pleine maturité. Une tomate qui arrive à Bergerac à 7h du matin sera en boîte 12 h plus tard au maximum. Les tomates les plus fermes sont transformées en cubes, les plus mûres, plus chargées en sucres, partent vers les boîtes de coulis et de concentrés. Le ratio dans ce cas est fortement réduit, une tomate se réduit par deux pour réaliser un coulis, et par quatre pour un concentré.
Le retour de la tomate bleu-blanc-rouge
"On s'inscrit totalement dans le projet de souveraineté alimentaire française," se réjouit Laurent de Vaujany, directeur de la branche fruits et légumes de Terres du Sud. "Depuis 2019, on était à environ 20 000 tonnes de tomates brutes travaillées sur ce site Tomates d'Aquitaine, aujourd'hui, nous sommes à peu près à 30 000 tonnes et nous avons un projet d'investissement et de développement à hauteur de 45 000 tonnes pour les années qui arrivent". L'ambition de Tomates d'Aquitaine est de reconquérir des parts de marché nationales, mais aussi de réduire les coûts en eau et en électricité, sa facture énergétique s'étant multiplié par trois depuis la crise.
Reconquête alimentaire
Pour l'heure, l’industrie française des produits dérivés de la tomate ne couvre que 14 % des besoins nationaux. Une perte d'autonomie nationale plus vraiment au goût du jour. En une vingtaine d'années, la France est passée d'une production de 400 000 tonnes de tomate à 150 000 tonnes, alors que les besoins ont bondi de 800 000 tonnes à plus d'un million cent. La tomate d'Aquitaine a encore de belles perspectives devant elle.