Écologie : à Périgueux les collégiens transforment la cour en mini-forêt

C'est de l'éco-responsabilité directe. Les élèves de la cité scolaire Bertran-de-Born plantent actuellement une mini-forêt Minayaki dans l'établissement. 1200 plants et un concept de forêt "concentrée" pour mettre du vert dans leur avenir

Bien sûr, il ne faut pas s'attendre à une forêt primaire peuplée de séquoias géants, mais il ne s'agit pas non plus d'un parterre de fleurs. La création d'une mini-forêt Miyawaki, très pensée, n'est pas si anecdotique que cela.

Miniature japonaise, un condensé d'efficacité

Le principe a été élaboré dans les années 70 par le botaniste japonais Akira Miyawaki. Un expert en écologie botanique partisan de la reforestation naturelle. Il consiste à implanter une végétation locale très dense pour développer rapidement un écosystème particulièrement abondant. Trois à cinq arbres plantés au m2 sur un sol riche donnent un écosystème autonome en seulement une vingtaine d'années, soit 10 fois plus vite que dans une forêt primaire naturelle. Comparativement, cette végétation est 30 fois plus dense qu'une pelouse, elle permet donc de stocker plus de carbone, d'offrir de l'ombre et de réduire la chaleur, le bruit, le ruissellement des eaux et la force des vents. Enfin, avantage notable, le milieu créé accueille 100 fois plus de biodiversité qu'un espace nu.

Quatre ans avant de sortir de terre

Trois mille mini-forêts (environ 40 Millions d'arbres) ont déjà été plantées à travers le monde, dans des écoles, des champs, des friches urbaines. Dans la cour de la cité scolaire Bertran-de-Born à Périgueux, 1200 plants sont mis en place.

Classe Verte

En 2020, Bertran-de-Born a intégré le développement durable dans ses programmes. Les élèves entrés en 6ème en 2019-2020 avaient lancé l'idée de végétaliser la cour de l'établissement trop bétonnée. Une rapide recherche sur Internet les avait rapidement orientés vers cette forêt Miyawaki. Le projet a été financé par la Région, et pendant quatre ans, les élèves ont été très actifs dans la conception et la préparation du projet.

La leçon se poursuivra en SVT, avec des cours portant sur le développement des végétaux. Les pieds dans ses bottes et les mains dans la terre, Béatrice Bouzinac, enseignante d'histoire-géographie et référente développement durable à Bertran-de-Born se réjouit de voir ce projet prendre enfin racine. 

Il y a des contenus qui leur sont donnés, ensuite il y a toute une expérimentation faite par les élèves qui va susciter d'autres questions qu'ils pourront poser en classe et en club éco-délégué. [...] Il faut que ce soient eux qui se posent des questions. Nous, on leur apporte des outils, des aides, mais tout le questionnement doit venir d'eux.

Béatrice Bouzinac, enseignante et référente développement durable

Jeunes pousses et chlorophylle

Il faudra attendre le printemps pour voir les premières feuilles bourgeonner, ensuite ce seront des générations d'élèves suivantes qui profiteront de cette végétation, sans oublier les insectes et les oiseaux. La grande classe... nature