Après l'explosion de la demande liée à la crise sanitaire, le marché de l'immobilier est en perte de vitesse depuis plusieurs mois en Dordogne. Les particuliers sont confrontés à la hausse des crédits et à celle des matériaux. Mais le département continue à intéresser les investisseurs
Pas la foule des grands jours, dans les allées du salon de l'immobilier de Boulazac le week-end dernier. Une ambiance un peu terne qui se ressentait sur les stands de la trentaine de professionnels présents. Il faut dire qu'après l'envolée du marché liée au confinement et à des taux d'intérêt historiquement bas, l'euphorie semble passée. En 2020, les agents immobiliers étaient radieux, les biens au juste prix partaient comme des petits pains, et certains autres un peu surévalués ou qui traînaient depuis quelque temps trouvaient preneurs, tout le monde voulait acheter. Les citadins avaient besoin de chlorophylle, personne ne voulait rester confiné dans des appartements exigus, chacun voulait se rassurer en possédant sa propre habitation, et les taux d'intérêts étaient particulièrement bas. Le Français voulait mettre les pieds au vert, la Dordogne était sur le haut de la vague.
Le covid a été une formidable machine à changer de vie, à changer de région, donc on a eu beaucoup de nouveaux arrivants en Dordogne. On l'a ressenti nous, localement. Et maintenant, j'ai l'impression que ça se calme, les gens font attention à ce qui va se passer.
Élodie Candau, notaire à Bergerac
La fête est finie
Trois ans plus tard, beaucoup de demandes ont été satisfaites, les biens les plus intéressants sont partis, les besoins sont moins pressants, les banques sont plus frileuses et leurs taux d'intérêts sont remontés. Après plus de 5 ans avec un taux moyen aux alentours de 1,2%, le taux fin 2022 était à 2,4% environ, et il vient de dépasser les 3% sur 25 ans en 2023. Pour les constructions neuves, il faut ajouter le prix des matériaux qui a explosé suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le marché se tasse. Depuis l'an dernier, les ventes ont baissé de 2% dans le département.
Le bon moment pour acheter ?
Est-ce qu'il faut pour autant rester frileux et retarder son achat ? Pas sûr, à entendre ce courtier en taux bancaires. Selon lui, les taux vont encore augmenter et créer une baisse, pas encore sensible, des prix de vente. Il y aurait donc un créneau à saisir, en profitant de taux encore raisonnables, et de prix bientôt réduits.
Les professionnels continuent à investir en Dordogne
Si les conditions font hésiter les particuliers, les professionnels, notamment des régions alentours, continuent à s'intéresser à la Dordogne. Pour l'heure, une maison se vend en moyenne 190 000 euros à Périgueux, et 158 000 à Bergerac. Le département propose toujours des prix attractifs comparés à d'autres départements, ce qui permet une bonne rentabilité locative pour les investisseurs. À Périgueux, un appartement ancien coûte 1700 euros du m2 contre 4 600 à Bordeaux.