Le phénomène s'est encore amplifié depuis la crise sanitaire, il manque des ouvriers agricoles pour vendanger. Une situation exacerbée pour la récolte manuelle, comme à Monbazillac
Comme si les aléas climatiques ne suffisaient pas, le facteur humain vient lui aussi compliquer les choses. À Monbazillac, l'heure des vendanges a sonnée, mais certaines parcelles sont anormalement calmes. C'est qu'ici, les vendanges s'effectuent à la main et que justement, les mains font défaut. C'est le cas par exemple dans l'exploitation de vingt hectares qu'exploite Kevin.
Tous les ans, on cherche une vingtaine de personnes sur la propriété. On est passé par les réseaux sociaux, par pôle emploi, la mission locale, le bouche-à-oreilles et ça n'a pas suffit, puisqu'il nous manque encore 7 / 8 personnes
Kevin, viticulteur du Château Malfourat à Monbazillac
Phénomène durable
La cave coopérative de Monbazillac compte 48 viticulteurs qui ont besoin à chaque saison de 180 vendangeurs. Depuis quelques années, le constat est le même partout, il manque des bras, les jeunes ne sont plus motivés, et les désistements tombent en cascade.
Crise de vocation locale
Jusqu'alors, les activités saisonnières motivaient des jeunes locaux qui trouvaient là une source de revenus disponible chaque année. Des recrues plus adaptées par leur proximité et leur réactivité dans le Monbazillac. Selon les parcelles et la météo, les vendanges peuvent alterner des périodes de pause entre deux périodes d'activité, et les vendanges peuvent durer jusqu'à 8 semaines avec des jours chômés. Pas l'idéal pour une main-d'œuvre venue de loin.
Vendangeurs d'ailleurs
Mais même les équipes volantes de jeunes saisonniers français qui se déplacent d'exploitation en exploitation à bord de camping-cars de fortune, passant de la récolte de pomme à celle des noix ou des vignes, se raréfient. La précieuse main-d'œuvre étrangère voisine (espagnole, portugaise) se fait également moins présente, en partie depuis les complications liées à la crise sanitaire. Pour les saisons à venir, les viticulteurs envisagent de recourir à une main-d'œuvre toujours européenne mais encore plus lointaine.