Connu pour l'excellence de ses produits gastronomique, le Périgord s'enrichit d'un nouveau produit pour garnir le bar, le Gin de Montignac. Produit avec passion, mais à consommer avec modération.
On peut avoir envie de travailler à la campagne sans forcément cultiver des poireaux ou élever des vaches. Pour Nolwenn et son frère Loïs, la reprise de l'exploitation familiale était conditionnée à une activité qui leur faisait plaisir. Et depuis cet été, ils ont opté pour la production d'une boisson plutôt rare dans le département, le Gin.
Mettre le Périgord en bouteille
Cet alcool, dont une variante est appelée Genièvre, tire son nom de la baie de genévrier qui l'aromatise. Un alcool pas vraiment du cru. Ses origines remonteraient plutôt aux Pays-Bas, à la Belgique, au Luxembourg et à l'Angleterre. Mais on produit du Gin un peu partout en Europe, et même ailleurs, alors pourquoi pas en Dordogne ? Encore fallait-il réussir à mettre le Périgord en bouteille.
La vision du Périgord qu'on a, c'est vraiment cette odeur de marjolaine sauvage, de thym dans les prés. C'est vraiment une odeur sucrée, un peu chaude qui revient. Et c'est vraiment ce qu'on a essayé de retranscrire dans le gin.
Loïs Gauthier, co-fondateur de la brasserie de l'Ort
Subtil mélange
Outre l'incontournable baie de genévrier, le gin de la brasserie de l'Ort à Montignac est aromatisé, entre autres au thym-citron, au romarin, à la marjolaine. Un mélange qu'il a fallu tester plusieurs dizaines de fois avant d'arriver au dosage parfait, explique Loïs Gauthier.
Le jeune homme n'a pas ménagé ses efforts. Un master de distillerie obtenu à Édimbourg en poche, et fort de plusieurs années de pratique en Angleterre, il est revenu au pays pour tenter l'aventure sur les terres familiales.
Un seul gin pour toute la famille
L'autre binôme de l'aventure, c'est la sœur, Nolwenn. Ses recherches en sociologie sur la perte des terres agricoles l'ont aidée à combattre elle-même le phénomène. Les deux jeunes gens cultivent désormais localement les herbes aromatiques qu'ils intègrent à leur boisson, dans la ferme familiale laissée sans activité par les grand-parents depuis une dizaine d'années.
Un gin bio sous toutes les coutures
Nouvelle génération, nouvelles méthodes. Le gin, déjà estampillé bio, est aussi éco-responsable. L'eau de refroidissement de l'alambic est recyclée, et les résistances pour chauffer les cuves sont reliées au solaire. Local, bio et respectueux de l'environnement, de quoi séduire les cavistes, restaurateurs et revendeurs divers du grand Sud-Ouest en recherche de produits originaux pour remplir des verres plus verts, avec la modération d'usage bien entendu.
Et si l'aventure remporte l'adhésion des consommateurs, les Gauthier se promettent d'innover dans d'autres spiritueux originaux (malgré le réchauffement climatique, la Tequila de Montignac ou le Rhum de Lascaux ne semblent pourtant pas encore au programme).