À Bordeaux, la justice vient de trancher en faveur des opposants au projet de parc éolien dans deux communes du Périgord Vert. Peut-être la fin de 10 ans de polémique
La Rochebeaucourt-et-Argentine et Champagne-et-Fontaines, à la limite de la Dordogne et de la Charente, n'auront pas d'éoliennes... pour l'instant. Ainsi en a décidé la cour administrative d'appel de Bordeaux en suivant les recommandations du rapporteur public et en donnant une suite favorable à l'appel interjeté par les opposants en 2020.
Chauve-souris et oiseaux contre éoliennes
L’autorisation délivrée par la Cour lors de son arrêt d’août 2019 est déclarée non avenue "en tant qu’elle ne comporte pas la dérogation à la destruction d’espèces protégées". Ce sont plusieurs espèces d'oiseaux et une petite chauve-souris dont les espèces sont menacées qui ont motivé cette décision. La société coréenne Hanwa n'a en effet pas produit la dérogation l'autorisant à passer outre la protection de la biodiversité pour mener à bien son projet.
10 ans de combat contre des moulins à vent
L'opposition est portée depuis 2014 par l’Association Citoyenneté Environnement Périgord, des élus et de nombreux riverains contre cette implantation de cinq éoliennes de 165 mètres de haut, trois à Champagne-et-Fontaines et deux à La Rochebeaucourt-et-Argentine par une société coréenne. La première enquête publique avait déjà montré une forte opposition locale au projet, et motivé un premier rejet par la préfecture de Dordogne. Mais, l'État avait tout de même tenté d'imposer le projet.
L'ombre de De Gaulle
Parmi les arguments soulevés par les opposants, il y avait non seulement les espèces protégées, mais aussi les très symboliques paysages et la maison d'enfance du Général de Gaulle, le château familiale de la Ligerie dans lequel il venait passer ses vacances, qui menaçaient d'être surplombés par les pylônes.