Les arméniens appellent cela khatchkar. Une stèle commémorant le génocide arménien de 1915, reconnu par la France en 2001 vient d'être installée à Bergerac, deuxième monument du genre dans la région, à l'initiative d'un restaurateur bergeracois
Le khatchkar, littéralement Croix-Pierre en arménien est une stèle traditionnelle gravée à connotation religieuse et commémorative. À Bergerac, le restaurateur d'origine arménienne Arthur Gasparyan a ramené cette stèle d'Arménie pour en faire don à Bergerac. Un monument mis en place ce 21 septembre sur le rond-point du boulevard Beausoleil et de la rue Valette. Le propriétaire du restaurant Kristo voulait à sa façon faire connaître le génocide turque qui fit 1,3 millions de morts selon les arméniens, et qui avait débuté par la rafle d'intellectuels arméniens le 24 avril 1915, à Constantinople.
Pierre religieuse, commémorative et symbolique
Les khatchkars traditionnels existent depuis le IVème siècle en arménie, mais leur implantation moderne a pris un nouveau sens de mémoire après ce génocide. Les premiers khatchkars commémoratifs du génocide ont été érigés dès 1917 au Moyen-Orient, puis à Paris et Marseille, port par lequel ont transité environ 65 000 réfugiés arméniens vers la France dans les années 20. Ces derniers ont constitué la base d'une diaspora française, grossie par des réfugiés au cours de l'histoire dramatique du pays (domination russe, conflit azerbaïdjanais et du Haut-Karabagh, perpétuels affrontements avec la Turquie) Une diaspora toujours active aujourd'hui.
Dédiée aux victimes de tous les génocides du monde
Le khatchkar installé à Bergerac commémore aussi ces nombreuses autres victimes arméniennes postérieures, et plus largement, selon son donateur, les victimes de tous les génocides à travers le monde. Un symbole qui ne s'érige pas à la légère. Pour pouvoir sortir cette pierre d'Arménie, Arthur Gasparyan a dû obtenir très officiellement l'autorisation de l'Église arménienne. Et celle du maire de Bergerac Jonathan Prioleaud pour l'installer évidemment. C'est le quatrième symbole commémoratif du génocide arménien en Nouvelle-Aquitaine. Deux plaques de rue existent, en Dordogne à Carsac-Aillac, et en Gironde à Cenon, une autre stèle est également érigée à Lusignan, dans la Vienne.
Quand à la date de l'inauguration, ce 21 septembre 2021, elle célèbre l'indépendance de l'Arménie après l'occupation russe, il y a tout juste 30 ans.
En 2015, les Arménien rendaient hommage à un juste en Périgord
En 2015, 100 ans après le génocide, les arméniens de France rendaient hommage au vice-amiral Louis Dartige du Fournet qui permit de sauver 4 000 arméniens du génocide en les embarquant à bord de son navire.