Pour la première fois, la municipalité avait pris un arrêté pour tempérer les débordements de cette fête lycéenne. Les œufs ont volé quand même, mais les amendes aussi.
Le Père Cent, c’est une fête qui se célébrait autrefois entre « trouffions » à cent jours de la « quille », la fin du service militaire. Depuis plusieurs générations, le Père cent c’est une fête entre lycéens à cent jours du passage du baccalauréat.
Une fête salissante et un brin violente.
A Périgueux, ce rituel prend les allures d’une bataille entre les différents lycées, à qui imposera sa suprématie sur la ville.
Cela se manifeste par une série d’escarmouches opposant différents groupes de jeunes costumés qui se lancent des œufs et de la farine.
Tout ça se déroule, de manière sauvage, en dehors des établissements scolaires, sans l'accord des proviseurs puisque les élèves sèchent leurs cours afin de participer à ce rendez-vous.
Pour la ville c’est assez salissant. Pour les passants c’est potentiellement dangereux. Et puis, c'est aussi et surtout un immense gaspillage de nourriture.
Alors pour éviter les débordements, la municipalité a pris pour la première fois un arrêté assez restrictif interdisant les jets d’œufs, et autres substances salissantes, sur la voie publique.
Aussi dès 7 heures de matin, les voitures de police ont guetté les lycéens qui se sont affrontés dès leur descente des bus scolaires.
Des jeunes ont ainsi eu le déplaisir de se voir priver de leurs stocks de projectiles. D’autres, plusieurs dizaines, ont même été verbalisés par les forces de l’ordre. Leurs noms et adresses ont été pris par les policiers qui devraient leur faire parvenir par courrier une amende d’un montant total de 68 euros.
Une alliance contre le lycée Bertran de Born
Cette année, il y avait une alliance supposée entre trois établissements, Jay de Beaufort, Sainte-Joseph et Laure Gatet pour faire tomber Bertran de Born.Et si les lycéens du centre-ville ont tenté un raid en direction des bahuts du haut de Périgueux, sur l’avenue Georges Pompidou, l’essentiel des affrontements s’est concentré sur le terrain de Bertran de Born, le parc Aristide Briand, entre le lycée et la piscine.
Attaques et contre-attaques se sont succédés au fil de la journée, avec la présence permanente des policiers, qui au-delà des amendes, ont permis que ces batailles bon enfant ne basculent dans une violence trop vicieuse.
Un accident peut très vite arrivé. Il faut savoir qu'une personne a reçu du white spirit sur le visage et que nous avons vu des jeunes utiliser des frondes. Des armes qui ont peut-être servi contre les forces de l'ordre puisqu'une voiture de la police municipale a été caillassée et sa vitre arrière brisée.
Pour finir sur une note plus positive et franchement humoristique. On vous laisse admirer l'acoutrement inimitable de ce garçon croisé sur la place Francheville.