Les abattoirs de Ribérac, confrontés à une forte baisse d'activité, sont en grande difficulté financière. L'établissement cumule 700 000 euros de dette et il est mis en observation pour 3 mois. En attendant l'activité continue, mais l'avenir s'annonce sombre pour la vingtaine de salariés.
Le maire de Ribérac Nicolas Platon était au Tribunal de Commerce de Périgueux mardi 13 octobre, le dossier de l'abattoir de la ville sous le bras. Objectif, une réunion de concertation après la deuxième alerte sur la situation de l'établissement. À ce jour, selon le maire, l'abattoir cumule 700 000 €uros de dettes dont 200 000 € de redevance qui sont dus à la ville. Un trou qui ne cesse de se creuser, grevant les caisses de la municipalité. De plus, un emprunt pour la rénovation des locaux coûte 100 000 euros par an à la ville. Un prêt bancaire qui court jusqu'en...2034 !
En cause, une baisse du nombre d'animaux abattus, 4000 têtes par an dans les années 2000, contre 1200 actuellement. L'abattoir, qui croyait trouver une issue en s'orientant vers la récupération de peaux pour la fabrication de cuirs haut-de-gamme, n'a pas réussi une conversion suffisante.
L'entreprise structurée en société d'économie mixte à opération unique (Semop) détenue à 49% par la municipalité et à 51% par des apporteurs privés (dont 12% par Arcadie) emploie une vingtaine de salariés.
Coup dur début 2020
En février dernier, Arcadie Sud-Ouest qui représentait 45 % de l'activité de l'abattoir de Ribérac annonçait se désengager pour recentrer son activité à Thiviers. Le leader Ruthénois de l'élevage, l'abattage et la découpe dans le grand sud était en proie à des difficultés financières. Une décision appliquée fin juin dernier.Redressement judiciaire, et observation
Pendant l'été, aucune solution miracle n'a été trouvée. En septembre, la nouvelle municipalité à son tour confrontée au problème réunissait un Conseil d'Administration de la SEMOP pour proposer un redressement judiciaire accompagné d'une mise en observation de trois mois. Période extensible jusqu'à 6 mois.Continuer l'activité
L'objectif dans un premier temps est de geler la dette tout en conservant l'activité de l'établissement et d'éviter pour le moment la liquidation judiciaire. Selon le maire, la suspension de l'activité signerait l'arrêt de mort de l'abattoir, et la mise en difficulté des nombreux éleveurs qui y ont recours.La ville ne peut plus, comme elle le faisait autrefois, accompagner l'abattoir
Six mois pour trouver une issue et plan France Relance !
Si la période d'observation offre un répit, elle ne garantit pas une solution. Selon le maire Nicolas Platon, il faut envisager la dissolution de la SEMOP, gestionnaire du site. Une solution pour désengager sa commune de cet abattoir dont l'activité, après tout, ne concerne pas que sa municipalité, mais tout le bassin de population et les éleveurs environnants. Mais il y a une bonne nouvelle.Dans un communiqué, le député de la 3 ème circonscription de Dordogne, le Modem Jean-Pierre Cubertafon, a donné un espoir au sauvetage possible du site ribéracois. Le plan France relance peut apporter un financement à cet abattoir.
Communiqué de Jean-Pierre Cubertafon, Député de Dordogne
Le plan France relance au secours des petits abattoirs