À Beynac, Germinal Peiro veut rebondir après un éboulement sur la départementale

C'est l'éboulement qui tombe à pic de la falaise. Des pierres tombées de la falaise de Beynac sur la route ont donné un nouvel argument au patron du département de la Dordogne pour remettre son dossier sur le devant de la scène médiatique, alors qu'il a été définitivement enterré par la justice.

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Attention, chute de pierres... qui risquent de faire rebondir le dossier de Beynac. C'est du moins l'espoir du Président du Conseil Départemental de Dordogne. Ce mardi 2 février 2020, il avait convié la presse à venir constater les dégâts : des roches tombées jeudi 28 janvier de la falaise en surplomb sur la route de Beynac, juste devant le panneau de signalisation avertissant du danger.

Pendant deux heures, Germinal Peiro, des agents du département et des élus ont fait le tour de cet éboulis abondamment signalé sur la RD703, à l'entrée du bourg. C'est un muret du jardin d'un particulier qui est à l'origine du problème. Depuis, la circulation est interrompue sur une centaine de mètres en attendant la remise en état, et une déviation a été mise en place.

Pas pressé de voir disparaître ces pierres emblématiques, Germinal Peiro argumente que le jardin est une propriété privée, et qu'il convient donc au propriétaire de remettre les choses en ordre et de faire nettoyer. "Quand la sécurité sera rétablie, on pourra rouvrir la route ! " ajoute-t-il. En attendant, les voitures, et encore plus les camions sont priés d'emprunter un contournement plus ou moins complexe.

Ces pierres tombent à pic pour étayer le rapport de la société Géolithe demandé par le département en décembre dernier. Une étude de diagnostic géotechnique à 50 000 €uros sur les risques d'éboulement depuis les falaises du Pech à Saint-Vincent-de-Cosse jusqu’à  Beynac Est.

Présent ce mardi devant la presse, le géologue de Géolithe Nicolas Pascuttini confirmait des possibilités de mouvements sur la falaise de Beynac et un risque élevé de chutes de pierre sur 5 secteurs à St Vincent de Cosse et Beynac dans un délai d'un à 5 ans. Des volumes de pierre "de l'ordre de 10 m3, voire plus" pouvant se décrocher selon lui.

Reste que ces falaises appartiennent à des particuliers à qui il revient en théorie de sécuriser le site. Dans ce cadre, l'État peut soit les mettre en demeure de réaliser les travaux, soit les engager lui-même. Dans tous les cas, le Département affirme qu'il joue son rôle en ayant avéré le risque et prévenu le Préfet. Sous-entendu : l'État doit tirer les conséquences (y compris financières) de l'annulation de la déviation, et la démolition du chantier pourrait être une erreur s'il peut effectivement éviter les risques d'accident à venir.

Il faut cesser de s'acharner et ne pas essayer de montrer que l'entretien mal fait des abords de la départementale pourrait justifier la poursuite ou la reprise d'un chantier déclaré totalement illégal !

Jean Altmann, opposant à la déviation

Une pierre à l'édifice que veut bâtir Germinal Peiro, et une autre dans le jardin des opposants au chantier qui s'agacent de cette stratégie branlante. Fort de la décision de justice qui ordonne la démolition du chantier, l'opposant historique à la déviation Philippe d'Eaubonne ironise, lui sur les "animations" organisées par Germinal Peiro et rappelle la simple obligation de se plier à la loi. Décidément, le contournement de Beynac est un long et cahotique chemin aussi pavé de bonnes intentions qu'il est semé d'embûches.

Notre dossier complet sur le contournement de Beynac

 

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