La collectivité ne veut toujours pas démolir le chantier du contournement de Beynac. L'astreinte quotidienne de 3000 euros prononcée par le tribunal sera donc effective dès ce samedi. Le conseil départemental espère toujours cette déviation. Ses soutiens se mobilisent.
L’astreinte prononcée le 7 juillet par la cour administrative de Bordeaux doit être effective ce samedi 7 janvier 2023. Trois mille euros de pénalités quotidiennes si les travaux de démolition du chantier de contournement de Beynac n’ont pas débuté, puis 5 000 si la démolition n’est pas achevée d’ici un an. Il s’agit notamment de faire table rase des piles du pont édifiées précipitamment par le département début 2018.
Action immobile
Fidèle à sa position, le département n’entend toujours pas plier. Non seulement aucune pelleteuse n’est présente sur le site, mais aucune démarche préalable à la destruction n’a été effectuée depuis six mois. Pas d’appel d’offre, pas d’entreprise mandatée pour l’opération.
Une cagnotte, au cas où
L’astreinte s’appliquera donc dès la semaine prochaine, même si une décision de justice reste encore nécessaire pour que le Trésor public puisse effectivement prélever les sommes dues. Mi-novembre, tout en gardant l’espoir de ne pas payer, le conseil départemental avait tout de même provisionné un million d’euros de budget, en prévision de l’amende à venir. De quoi couvrir une année de pénalités.
Opposants dans les starting-blocks
Attendant la date fatidique et le constat de la non-exécution par le département, les opposants comptent bien saisir la justice dès le début de la semaine prochaine. Ce qui devrait entraîner un nouvel examen par la cour administrative de Bordeaux, et donc une nouvelle occasion pour le conseil départemental de justifier sa position.
Contournement de Beynac V 2.0
Jouant sur plusieurs tableaux, le département espère aussi et surtout une réponse favorable au projet de contournement « révisé », qu’il a déposé auprès des services de l’֧État en juillet dernier. Un projet qui selon lui comblerait les lacunes environnementales de la première mouture, et serait « acceptable » par la réfecture.
Les pro déviation annoncent une nouvelle manifestation le 21 janvier prochain. Reportage d'Aurore Trespeux et Pascal Tinon sur place
Pression professionnelle
Pour appuyer leur dossier, les « pro » déviation continuent leur pression médiatique. Ils organiseront le 21 janvier prochain une manifestation sur le site, après la mobilisation de septembre 2020. Ils comptent cette fois-ci sur la présence des acteurs économiques locaux et prévoient de mobiliser tracteurs et poids-lourds pour bloquer la route. Une démonstration par l’exemple, de la nécessité du contournement.
Les gens sont excédés, vraiment. On a tenu une assemblée générale il y a un mois, et nous, on ne va pas se laisser faire, franchement. Les gens n’en peuvent plus, ils sont prêts à tout, donc on espère une issue positive.
Stéphanie Barbessou, secrétaire de l’association « J’aime Beynac »
Peu de chances que cette manifestation suffise à elle seule à changer le cours des choses. Dans ce dossier devenu éminemment sensible, les services de l'État et la justice administrative, échaudés par la longueur de la polémique, seront avant tout extrêmement pointilleux sur la validité des arguments des deux partis. Le feuilleton Beynac risque de se prolonger encore cette année.