En apparence, l'arrêt de travaux du contournement de Beynac prononcé par le Tribunal Administratif de Bordeaux ne semble pas avoir changé grand-chose à la situation sur place. Un chantier abandonné, sans progression, et sans démontage. L'exaspération commence à monter
D'un côté comme de l'autre, tous sont conscient que les choses ont déjà trop duré. Mais entre les opposants déçus de ne pas voir la décision de justice suivie d'une remise en état du site immédiate et les tenants du projets qui veulent épuiser tous les recours pour faire continuer le projet, la situation risque de ne pas encore bouger de sitôt et de l'eau coulera encore sous les ponts.La préfecture a pourtant rappelé au Département que la justice attendait la remise en état du site et lui laissait trois mois "pour voir ce qu'il ferait".
Qu'importe, le Département campe sur ses positions et réaffirme qu'elle fera appel. Tout en rappellant qu'il a déjà engagé 16 M d'€uros et que la remise en état coûterait 13 à 14 M supplémentaires.
Vers une mise en responsabilité de l'Etat par le Département ?
Or selon Jacques Auzou, délégué transport du Département, il paraît évident que "le département ne va pas assumer seul le coût de la remise en état" du site.
Ce qui laisse sous-entendre que le Département compte mettre en cause la responsabilité de l'Etat. Ce dernier ayant délivré l'arrêté préfectoral autorisant le début des travaux.
Et la saison touristique qui approche. Les touristes qui découvriront le site et les piles massives du pont risquent bien d'être étonnés.
Mais la SEPANSO se veut optimiste, elle estime que les choses devraient rapidement se débloquer.
- Elle souligne que le Tribunal Administratif de Bordeaux a rendu son jugement dans un délai raisonnable.
- Elle estime également que l'Etat ne fera pas appel de ce jugement pour éviter sa responsabilité après avoir délivré un accord préfectoral d'autorisation de travaux (sur lequel s'était appuyé le département pour lancer le chantier). En effet, avoir "autorisé" le début des travaux n'exonérais pas le Conseil Départemental de vérifier que tous les recours juridiques étaient bien levés.
- Au cas, probable, où le Département fait appel (date butoir au 9 juin 2019), la SEPANSO ne craint pas non plus que les choses "traînent en longueur"
- Enfin elle ne juge pas crédible un recours au Conseil d'Etat, qui le cas échéant ne donnerait pas une suite favorable selon elle