À Grignols, dans le Périgord, les époux Pécheras ont installé une pompe pour vider leur mare. Elle abrite des batraciens protégés, mais trop bruyants selon leurs voisins. C'est sans doute l'épilogue de neuf longues années de conflit.
"Je vide tout, et dès que la mare est sèche, on appellera Cistude, pour essayer de récupérer les amphibiens que la loi protège" explique Michel Pécheras devant sa mare ce vendredi 11 décembre.
Depuis deux jours, il a installé une pompe dans son plan d'eau, et "si tout va bien, ce sera terminé dimanche", ajoute l'habitant de Grignols, dans le Périgord.
Se faisant, Michel se conforme à la décision du juge de l'exécution du 3 décembre dernier. La justice impose notamment aux époux Pécheras de combler leur mare de 300m2 d'ici 90 jours, sous peine de payer 150 euros par jour de retard.
L'épilogue de neuf ans de conflit ?
Depuis neuf ans, un conflit de voisinage oppose les Pécheras aux Malfione
Ces derniers ont porté plainte au motif que les coassements nocturnes des grenouilles de la mare de leurs voisins perturbaient leur sommeil.
En 2019, après des années de procédure, la cour d'appel de Bordeaux a tranché contre les batraciens, malgré le statut protégé des grenouilles.
C'est cette décision que sont aujourd'hui sommés d'exécuter les Pécheras, en plus de devoir payer plus de 10 000 euros à leurs voisins.
Un dernier espoir avec la décision de la Cour de Cassation
Néanmoins, tout n'est pas encore terminé : la Sepanso, société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest, a formé un pourvoi en cassation. La décision de la cour est attendue dans les mois à venir.
"Que faut-il faire, attendre ? Remblayer la mare ? Et si la Cassation nous dit que nous avons gagné, il faudra que les Malfione et qu'ils nous rendent l'argent qu'on va leur donner" espère encore Annie Pécheras.
→ Regardez le reportage de Philippe Niccolaï et Delphine Roussel-Sax :