C'était prévisible, mais le mouvement est plus rapide et plus ample que prévu. Dès les premières semaines de confinement, le nombre de demandes de RSA a fortement augmenté en Dordogne, parmi des catégories socio-professionnelles inhabituelles. 300 dossiers supplémentaires en quelques semaines.
Commerçants, artisans, auto-entrepreneurs, c'est tout un pan de l'économie de Dordogne qui a été touché par l'arrêt brutal de l'activité lié au coronavirus. Des professionnels établis, ou des contractuels dont la cessation d'activité a brutalement révélé le manque de trésorerie, de ressources personnelles, et la précarité.
Certes, la Dordogne ne possède pas un tissu économique solide. C'est le troisième plus fort taux de pauvreté de Nouvelle-Aquitaine après la Creuse et le Lot-et-Garonne (sources Insee 2016). Mais ce que la crise a révélé, c'est la fragilité de certaines situations qui "tenaient le coup" jusqu'alors.
Les saisonniers, totalement privés d'activité qui ne peuvent pas recharger leur droit au chômage, les commerçants qui ont baissé rideau trop longtemps, les auto-entrepreneurs qui n'avaient pas d'autre ressources que leur travail quotidien, les artisans.... 300 demandes de Revenu de Solidarité Active (RSA) supplémentaires ont été déposées aux premières semaines de confinement.
Désormais, 10 000 personnes bénéficient du RSA dans le département, contre 9 700 avant la crise sanitaire. Lors d'un vote la semaine prochaine, le budget annuel de 60 M d'€uros que le département allouait d'ordinaire à ce poste doit être abondé de 3,5 M d'€uros, pour faire face.