La Nouvelle Aquitaine représente une proportion croissante des cheptels infectés de tuberculose. La Charente, la Dordogne, les Landes, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques et la Haute-Vienne représentent 90% du total national. L'an dernier 28 cas ont été recensés rien qu'en Dordogne.
Elle fait partie des maladies qui inquiètent particulièrement les éleveurs. La "TUB", tuberculose bovine liée à la bactérie Mycobacterium bovi, est une maladie qui comme la tuberculose humaine finit par tuer l'hôte qui la contracte. Et en cas de la présence sur un seul animal, le risque de transmission étant grand et un "réservoir de contamination" pouvant se constituer, c'est le troupeau entier qui doit disparaître.La Nouvelle Aquitaine représente une proportion croissante des cheptels infectés de tuberculose. Les foyers recensés dans les départements de la Charente, de la Dordogne, des Landes, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques et Haute-Vienne représentent 90% du total à l’échelle nationale ! 28 cas ont été recensés l'an dernier rien qu'en Dordogne. Et en 3 mois, depuis le début de l'année on a déjà recensé 18 cas en Dordogne sur les 47 répertoriés dans toute la France. Le risque serait que la région perde son statut de zone indemne ce qui impliquerait des conséquences économiques dramatiques pour les éleveurs.90% des cas en Nouvelle Aquitaine
Une situation qui inquiète toujours le ministère de l'Agriculture qui l'an dernier a mis 1 million d'€uros sur la table pour tenter d'endiguer le phénomène. Même inquiétude pour le Groupement de Défense Sanitaire de Dordogne au service des agriculteurs confrontés aux maladies du bétail. Premiers concernés, ces derniers sont aussi les plus impliqués dans la lutte et l'investissent pour la prévention.
Pour répondre aux risques de propagation, plus de 100 000 bovins sont testés dans ce département et les mesures sanitaires préventives sont multiples notamment pour éviter les contacts entre troupeaux, surveiller l'état des points d'abreuvage et l'épandage des fumiers.
Mais il s'agit aussi de limiter les risques de propagation avec les animaux sauvages. Pointés du doigt comme vecteurs potentiels de la bactérie, les cervidés, les sangliers, les renards... Si aucun cas de contagion n'a été avéré sur ces animaux l'an dernier, ce n'est pas le cas des blaireaux. Sur ces 1454 animaux nocturnes piégés l'an dernier, 3,7%, soit une vingtaine d'individus se sont révélés porteurs de la maladie.Haro sur le blaireau
Ce qui pousse les éleveurs a demander aux préfectures des départements concernés des mesures d'abattage dérogatoire pour cet animal non protégé, mais non classé comme nuisible. Reste que le mustélidé est un nocturne, et donc s'il peut être abattu pendant l'ouverture de la chasse, il ne l'est de fait que rarement. Et si une battue administrative peut être ordonnée par les préfectures, elle reste problématique. Pour débusquer le blaireau dans son terrier, il faut un chien, or si un chien entre en contact avec un blaireau infecté, le principe de précaution veut que l'on abatte également le chien !
Depuis janvier 2017 la Dordogne classée en zone 3 de surveillance a renforcé les moyens mis en place pour endiguer la progression de la maladie. Un problème lié localement à des "re-contamination" d'élevages nécessitant des mesures de bio sécurité renforcée dans les zones à risque, protection des bâtiments, abreuvoirs, clôtures, modification des pratiques d’élevage.La Dordogne dans le trio de tête des départements les plus touchés depuis des années
Pour éviter les échanges de contamination avec la faune sauvage, les services de l'Etat travaillent aussi en partenariat avec la fédération de chasseurs, les associations de piégeurs, les lieutenants de louvèterie pour des opérations d'identification des présence de faune sauvage et de piégeage au quotidien. Il s'agit aussi bien de limiter les risques de diffusion vers les espèces sauvages qu'éviter les regroupements d'animaux et d'empêcher la diffusion des maladies vers des zones pour l'instant saines. C'est l'objectif du dispositif Sylvatub qui permet de réagir lorsqu'un cas de tuberculose bovine est détecté dans la faune sauvage. Car le "réservoir de contamination" d'un troupeau d'élevage peut aussi naître dans une concentration d'animaux sauvages si sa densité est suffisante.Une contamination du sauvage à l'élevage... et vice-versa