Les agriculteurs mécontents s'en sont pris ce mercredi 31 janvier au distributeur en gros de Périgueux. Une action qui vise clairement la distribution agro-alimentaire, accusée de ne pas jouer le jeu avec les producteurs
C'est encore une fois la fameuse loi Egalim qui est pointée du doigt. Ou du moins, ceux qui ne la respectent pas. En s'attaquant au distributeur pour collectivités Métro ce mercredi, les Jeunes Agriculteurs voulaient mettre sur le devant de la scène ceux qui "ne jouent pas le jeu" pour leur permettre de survivre.
Une action complémentaire aux blocages des routes et aux négociations nationales, après une réponse du gouvernement qui est loin d'avoir satisfait.
Interview de clément Courteix, des Jeunes Agriculteurs 24
Et le choix de l'enseigne Métro, jusqu'alors peu visée, n'est pas innocente. "On est souvent venus en ville expliquer aux grandes surfaces qu'ils ne jouaient pas le jeu avec les producteurs, on s'est rarement intéressés à ceux qui distribuent pour les restaurateurs ou la restauration hors domicile, et en fait, ils sont très loin d'être exemplaires dans leurs rayons" explique Clément Courteix.
La distribution hors la loi ?
Et d'expliquer, que si la loi Egalim est bien un outil pouvant permettre une juste rémunération des producteurs, très peu de distributeurs y ont recours. "On vient de voir le directeur du Métro qui est là, on lui a posé la question. Il en a, quelques contrats (contrats Egalim NDLR), mais rien de significatif par rapport à tous les volumes qu'il brasse". "Aujourd'hui, il n'y a que 5% des agriculteurs présents qui ont le droit de vendre leurs produits à un prix correct, c'est pas normal.", continue-t-il.
C'est pas pour rien si tout le monde se soulève !
Clément Courteix, Jeune Agriculteur
Les raisons de la colère
Et la détermination est intacte, motivée par une colère que le gouvernement ne semble pas avoir pu apaiser jusqu'à maintenant. "On est sur un soulèvement de la profession agricole, pas seulement en France mais en Europe. Il faut qu'on puisse bénéficier de ce moment-là. C'est pas pour rien si tout le monde se soulève, c'est qu'il y a vraiment un malaise chez les agriculteurs. On a des collègues qui ont arrêté des camions avec des quantités de viande énormes d'importation ! Et si demain on n'est plus là, ce sera que ça pour nourrir les Français !"