Ce mercredi 17 janvier, la Cour d’assises de Dordogne a entendu les experts mandatés pour les besoins de l'enquête. Ils ont livré des faits bruts et glaçants sur les derniers instants de la victime.
Après le rappel des faits lundi 15 janvier, la comparution mardi de Gwendoline Audevart, l'amie de l'accusé et de la victime, co-accusée pour ne pas avoir empêché le crime, cette troisième journée du procès pour le meurtre de Teddy Ledoux, était consacrée aux témoignages des experts. Ils ont livré les résultats de leurs analyses médico-légales et révèlent crûment l'horreur vécue par la victime dans les dernières heures de sa vie.
Une violence extrême
La médecin légiste Myriam Marichal était présente peu de temps après que le corps a été retrouvé dans la forêt de Bussière-Badil, à la frontière entre la Dordogne et la Charente. Elle a également participé à la reconstitution des faits, qui ont établi que la victime a été frappée au domicile de Gwendoline Audevart, puis dans un garage avant d'être emmené dans la forêt où son corps a été retrouvé.
Devant la cour, l'experte évoque les traces des nombreux coups portés à Teddy Ledoux avant son décès, témoignant d'une violence extrême. Des lésions, des ecchymoses, des plaies, surtout à la tête et sur le haut du corps, comme si la victime avait voulu se protéger. L'analyse établit aussi un début d'asphyxie, sans doute lié à son bâillonnement. Myriam Marichal évoque enfin les brûlures, post-mortem, qui montrent la volonté de ses meurtriers de mettre le feu au corps.
Tué d'un tir dans la nuque
De son côté, l'expertise balistique s'est appuyée, entre autres, sur le scanner qui a révélé la nature du coup fatal à la vie du jeune charentais. Des plombs ont été tirés dans la nuque de Teddy Ledoux, avec un fusil de chasse, d'une distance de plus de quatre mètres.
L'expertise génétique, elle, accable encore plus l'accusé. Des traces de son ADN sont détectées à des endroits cruciaux : sur le fusil, retrouvé chez son amie Gwendoline Audevart, l'amie commune de l'accusé et de la victime qu'elle hébergeait, mais aussi sur l'adhésif et la sangle qui ont servi à immobiliser la victime.
Dernières à livrer leurs conclusions, les experts chargés des analyses toxicologiques, ont révélé que la victime était pleinement consciente, qu'elle n'avait ni bu ni consommé de drogue au moment des faits.
Elles mettent au jour, en revanche, la forte consommation de stupéfiants de l'accusé et de son comparse de l'époque, Thomas Van Staeyen, retrouvé mort en prison en 2021, lors de sa détention préventive.
Les deux hommes consommaient du cannabis, en quantité, mais aussi de la cocaïne, de l'héroïne et de l'ecstasy à l'occasion, le tout, souvent accompagné d'alcool.
L'accusé brise sa carapace
Depuis l'ouverture de son procès, lundi 15 janvier, James Petit s'est globalement enfermé dans son mutisme. Mais en ce troisième jour d'audience, il craque, pour la première fois.
Quelques larmes versées, mais contrôlées, alors qu'il voit et entend sa mère auditionnée en visioconférence. "Mon fils, c'est moi. Si tu l'as fait, explique à la justice comment ça s'est passé", l'implore-t-elle. Dans le box des accusés, James Petit répond, à voix basse : "Je n'ai rien à dire." Ce sont les premières et les seules émotions que le tribunal pourra apercevoir sur son visage.
Même nous, on veut savoir. Vas-y, parle !
mère de l'accuséau tribunal
Le procès doit durer jusqu'à ce vendredi 19 janvier. La journée de demain sera consacrée au détail des faits qui permettront peut-être d'expliquer la raison de ce déchaînement de violence inhumain. S'ensuivront les plaidoiries des parties civiles, les réquisitions et la plaidoirie de la défense.